Gestion du sport : Il faut toujours avoir un grand projet
Tout aussi bien dans les entreprises que dans les clubs sportifs ou encore au niveau des fédérations nationales sportives, il ne faudrait jamais confondre programmes d’activités et grands projets à imaginer pour servir de boussole à ceux qui sont appelés à diriger et favoriser l’expansion d’un sport donné. Il faut oser et même être téméraire. Les plans d’action se limitent à des activités, souvent prévues à l’avance et au sein desquelles il y a peu d’initiatives.
La mise en place d’un calendrier de compétitions, la formation de cadres d’entraîneurs ou d’arbitres, cela n’a plus rien de génial. Il y a des démarches à suivre et des contacts à prendre pour se tirer d’affaire. Des activités que l’on calque d’une saison à l’autre, sans beaucoup d’imagination ni d’efforts.
Cela n’a rien à voir avec ces grands projets qui mobilisent les hommes et les femmes, braquent les sponsors, intéressent les médias à tous les niveaux à l’intérieur comme à l’extérieur, font saliver les autorités politiques qui se voient tirer un profit conséquent pour l’image de marque d’un pays.
L’exemple du Mondial hand de 2005
Le jour où la Tunisie avait posé sa candidature pour organiser le Mondial de handball de 2005, beaucoup n’y croyaient pas. Nous n’avions à cette époque-là que la salle du Palais des Sports d’El Menzah. C’était tout juste et on pouvait certes organiser cette joute mondiale, mais avec la peur au ventre.
Et voilà que les autorités, une fois l’accord de la Fédération internationale acquis, décidèrent de construire la salle de Radès. Cette salle figurait au programme de la Cité sportive, mais pas pour l’immédiat. Le fait de se fixer un projet qui tient la route, qui mobilise et qui met en marche tout un processus, on n’a pas reculé et on a foncé pour avancer la réalisation de ce qui était devenu une acquisition précieuse pour le sport national.
Par voie de conséquence, toutes les salles devant abriter ce Mondial ont été rénovées de fond en comble. Une remise à niveau dont les retombées ont été plus que salutaires pour cette infrastructure qui en avait besoin, mais pour laquelle on multipliait les promesses sans fin.
Cette question réglée, il fallait trouver des fonds et alléger la part que le Comité d’organisation devait trouver auprès des sponsors et autres annonceurs qui seraient motivés par cette compétition, qui réunissait les meilleures équipes du monde. Et cela a marché. On avait joué presque tous les matchs à guichets fermés. Tous frais payés, on s’est retrouvé avec un joli magot en fonds de caisse. Et cerise sur le gâteau, la Tunisie s’était classée quatrième. Le Mondial, organisé dans les meilleures conditions, a été un succès populaire et sportif. Au point de voir les Allemands qui prenaient la suite, déclarer que « la Tunisie a mis la barre trop haut. Il faudrait que nous essayions de faire aussi bien».
C’est dire que sans ces grands projets qui pourraient paraître hors du temps, incroyables, inattendus et difficiles à exécuter, il n’est point de progrès véritables et de réalisations d’envergure.
A voir l’état de notre infrastructure sportive dont une partie est fermée depuis des années pour des raisons que l’on évoque en fonction de l’état de l’humeur de celui qui les fournit, alors que l’on continue à les entretenir et à payer le personnel et alors que d’autres sont complètement inutilisables (piscine de L’Ineps de Kassar Saïd, piscine du Belvédère, etc.), il y de quoi se poser bien des questions.
Une fois le pays remis sur pied, il sera temps de se doter de grands projets pour que l’on se décide à bouger et allouer les fonds nécessaires pour redonner vie à ce patrimoine que l’on n’a pas su garder ni protéger.
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