Gaza sous le feu: Ces hauts responsables qui ont dit non !
A l’issue d’une rencontre à Doha avec son homologue qatari, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a appelé hier à une «trêve humanitaire immédiate durable et soutenue» dans le conflit qui oppose Israël au Hamas.
A Gaza, la machine de guerre continue de faire des massacres, alors que toutes les solutions diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu se sont soldées par un échec cuisant. Visiblement, rien ne peut arrêter l’entité sioniste dans sa guerre contre les Palestiniens qui payent cher l’inaction de la communauté internationale.
Cependant, on constate un petit air de changement dans la prise de position occidentale. Si les Etats-Unis commencent à s’inquiéter de l’aboutissement de cette guerre et sur les menaces qui pèsent sur ses propres intérêts au Moyen-Orient, de nombreux pays européens appellent à un cessez-le-feu immédiat pour limiter les dégâts humains, déjà effrayants.
En effet, cette prise de conscience de la souffrance d’un peuple commence à se cristalliser en Occident, au moment même où des responsables ont décidé de briser le silence pour interpeller la communauté internationale sur les atrocités banalisées par les médias dans leurs pays. En effet, la démission de Craig Mokhiber, directeur de l’Organisme de défense des droits de l’homme à l’ONU, témoigne de ce malaise grandissant. Il a déclaré que les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l’Europe ont été «totalement complices de l’horrible agression» des Israéliens contre Gaza, dénonçant un «cas d’école de génocide» en Palestine.
Dans sa lettre de quatre pages, il n’a pas lésiné sur les mots, attribuant sans détour une complicité de l’Europe et des puissances occidentales, qu’il dépeint à la fois comme architectes et complices du «projet ethno-nationaliste» et du «colonialisme d’occupation» infligés brutalement à la Palestine depuis 75 ans.
Des certitudes qui se fissurent
Mais d’abord, c’est Josh Paul, qui a été plus de onze ans responsable des transferts d’armes au Bureau des affaires politico-militaires du département d’Etat américain, qui a décidé de démissionner sur fond de cette agression contre Gaza. Dans une lettre diffusée sur LinkedIn, il annonçait son départ du département d’État américain, dénonçant une complicité flagrante de l’administration américaine dans cette guerre.
Autant dire qu’aux États-Unis, la démission de ces deux hauts responsables est venue semer le trouble sur l’offensive israélienne. D’abord du côté du gouvernement américain, avec le départ très médiatisé, le 18 octobre, de Josh Paul. Puis le 28 octobre, avec celui de Craig Mokhiber.
Avec la poursuite des massacres contre les civils et des enfants, ces démissions témoignent en effet d’un changement des perceptions occidentales portant sur cette guerre et ce traitement médiatique partial qui s’est manifestement aligné sur les politiques étrangères des pays occidentaux.
C’est dans ce sens que l’ancien président américain Barack Obama a évoqué en toute franchise la situation au Moyen-Orient. Estimant que tout le monde était «complice dans une certaine mesure» de l’effusion de sang, il a reconnu la légitimité des positions palestiniennes.
«Même ce que je viens de dire, qui semble très convaincant, ne répond toujours pas à la question de savoir comment empêcher que des enfants soient tués aujourd’hui». Une déclaration faite devant ses anciens collaborateurs lors d’un meeting tenu vendredi dernier.
Manifestations populaires
Cette guerre s’achèvera bientôt, estiment des observateurs, laissant croire que la pression populaire ne cesse de monter aux Etats-Unis et en Europe, principaux soutiens d’Israël. Dans de nombreuses capitales occidentales, à Washington, à Londres, à Madrid, à Rome… les manifestations populaires occupent les rues pour appeler à mettre fin à ces atrocités que nous suivons depuis un mois sur les écrans.
Samedi dernier, une fois de plus, les rues de Londres ont été envahies par une foule de manifestants sortis exprimer leur solidarité avec les Palestiniens. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur la célèbre place Trafalgar Square, dans le centre de Londres, pour protester contre Israël et appeler à un cessez-le-feu immédiat. Brandissant des drapeaux palestiniens, la foule a scandé des slogans pro-palestiniens. Au cours du rassemblement, les manifestants ont critiqué les dirigeants occidentaux, notamment le Premier ministre Rishi Sunak et le président américain Joe Biden, dénonçant leur soutien aveugle à Israël.
L’opinion publique internationale a poussé les dirigeants occidentaux à nuancer leur soutien inconditionnel à l’État hébreu. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en visite dans la région, a mis en garde contre le «déplacement forcé» des Palestiniens de la bande de Gaza, lors d’une rencontre, à Ramallah, avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
De même, à l’issue d’une rencontre à Doha avec son homologue qatari, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a appelé hier à une «trêve humanitaire immédiate durable et soutenue» dans le conflit qui oppose Israël au Hamas palestinien.
Entretemps, Tsahal reste sourd à ces appels et intensifie ses frappes contre les civils. Au moins 45 personnes sont tombées en martyrs et une centaine d’autres ont été blessées dans un bombardement contre le camp de réfugiés de «Maghazi» samedi soir, selon le ministère de la Santé à Gaza.
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