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FTDES – SNJT : « Face aux atrocités à Gaza, la Déclaration universelle des droits de l’homme n’a plus de sens »

Face aux atrocités commises sur la plus large échelle à Gaza, face au silence assourdissant de la communauté internationale, face à la duplicité occidentale dans le traitement des questions humanitaires, la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), bréviaire des droits humaines, se trouve être foulée aux pieds et ainsi vidée de tout sens et de portée.

Tel est le constat général dressé à l’unanimité par les participants à un colloque organisé, samedi, à Tunis, par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) avec le concours du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) à l’occasion de la commémoration de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Les participants à ce colloque ont tenu à dire que les conflits qui secouent le monde d’aujourd’hui ont révélé de manière criarde et insoupçonnée un fossé, une fracture entre le texte et la pratique.

Pour eux toute interrogation sur la déclaration des droits de l’homme est une interrogation sur sa « crédibilité ». Ils ont évoqué à ce propos la politique de « deux poids, deux mesures » empruntée par l’occident dans le traitement de deux conflits différents, en l’occurrence, le conflit entre l’Ukraine et la Russie et le génocide encore vivant à Gaza.

Dans le cas Ukrainien, l’occident s’est imposé en tant que vigile sourcilleux et fervent adepte du registre droits de l’homme, usant à ce titre de moults subterfuges et moyens alarmistes pour dresser la communauté internationale contre la Russie allant jusqu’à sa « diabolisation ».

Il n’en est pas de même face à la situation à Gaza et au sort des Palestiniens. Là, l’occident s’est montré plutôt prudent, passif, dubitatif et réticent et faisant souvent la sourde oreille face à une barbarie sioniste du jamais vu contre une population de civils désarmés.

L’activiste Hayet Amamou, membre du Conseil exécutif du FTDES a saisi l’occasion pour vilipender l’impuissance des régimes arabes, leur inaction aussi à prêter main-forte au peuple palestinien en cette rude épreuve, citant en exemple le point de passage de Rafah devenu sous contrôle de l’autorité sioniste alors qu’il est initialement sous l’autorité de l’Egypte et des Palestiniens.

L’oratrice a tenu à préciser que la question palestinienne est une question éminemment humanitaire et non une question arabo-islamique, soulignant que ce qui se passe à Gaza pourrait à la longue modifier, toutes proportions gardées, l’équilibre des pouvoirs dans le monde.

On assiste aujourd’hui à un élan de solidarité sans précédent et exemplaire dans les quatre coins du monde avec le peuple palestinien, s’est-t-elle félicitée, affirmant que l’opinion publique internationale ne peut plus désormais tolérer ce tsunami de mensonges et de contrevérités relayés par des médias occidentaux prônant le narratif israélien.

Pour sa part, Jihène Louati, membre du bureau exécutif du Syndicat des journalistes a affirmé que la cause palestinienne a connu depuis le 7 octobre 2023 un « nouvel élan », le plus significatif depuis la nakba en 1948.

Des manifestations imposantes ont déferlé des quatre coins du monde en signe de solidarité spontanée avec les souffrances du peuple palestinien. Tous sont sortis dans la rue pour décrier, pour dire halte au « double langage » aussi bien des régimes occidentaux que des organisations internationales.

Sur un autre plan non moins négligeable, celui des questions de droit, Mahmoud Daoud Yacoub, avocat et professeur à la Faculté de droit et de sciences politiques de Tunis mais aussi un Palestinien résidant en Tunisie, s’est exprimé sur le crime de génocide ainsi que sur les déplacements forcés dont le peuple palestinien est victime.

Il a fait observer que, ironie du hasard ou simple concours de circonstances, la tragédie palestinienne est née paradoxalement avec la Déclaration universelle des droits de l’homme des Droits de l’homme.

Pour lui, « le concert onusien était à l’origine de la souffrance du peuple palestinien », citant la résolution onusienne qui avait décrété la division de la Palestine et qui fut aussitôt violée par l’entité sioniste.

Ce qui se profile devant nous à Gaza n’est autre qu’une « reproduction pure et dure » du scénario de la Nakba mais diffusé en boucle et en couleurs, a-t-il regretté, soulignant à ce titre que les tentatives de déplacement forcé du peuple palestinien n’ont jamais perdu de vitesse.

L’objectif ultime des sionistes était de tout temps le même. Seuls les moyens et les outils ont changé, a-t-il fait savoir, ajoutant que cette politique de déplacement forcé procède d’une culture biblique et Talmudique bien ancrée, fondée sur la haine et la négation de l’autre.

Raison pour laquelle, a-t-il conclu, la guerre avec les sionistes n’est plus une guerre de frontières mais plutôt une guerre d’existence, s’interrogeant sur l’avenir de tout projet de « paix » dans la région en présence d’un ennemi qui n’a jamais eu honte de manifester à cor et cri ses tentations expansionnistes dans la région arabe.

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