Front de salut : le pouvoir de Saïed resserre sa mainmise sur la justice
Le Front de salut national a publié dans la soirée de vendredi 1er septembre 2023 un communiqué réagissant à la publication du mouvement dans le corps des magistrats de la justice judiciaire.
La formation d’opposition a relevé la gravité de la situation dénonçant une mainmise du pouvoir sur la justice judiciaire, le ministère public entre autres, à travers les récentes nominations dans les postes de procureurs de la République notamment le procureur général de la Cour d’appel de Tunis.
Le front a rappelé que le mouvement dans le corps des magistrats judiciaires avait été opéré dans une opacité totale par le président de la République Kaïs Saïed suivant les équilibres inhérents à la création de la Cour constitutionnelle ou la composition du Conseil supérieur provisoire de la magistrature, instauré par le chef de l’État après la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dans le cadre de son entreprise juilletiste.
Le Front de salut s’est dit solidaire des magistrats injustement révoqués et oubliés du mouvement. La liste du président de la République n’incluait pas les juges qu’il avait lui-même révoqué en juin 2021 par décret présidentiel, bien que le Tribunal administratif ait prononcé un jugement en faveur de 49 parmi eux pour qu’ils puissent réintégrer leurs postes.
Il a, également, salué les magistrats qui se battent encore pour leur indépendance condamnant le recours aux mutations abusives en guise de punition contre des juges connus pour leurs compétences et leur indépendance.
Certains juges ont, rappelons-le, été mutés et rétrogradés par le pouvoir en place. On citera, notamment, le cas de la juge Raoudha Karafi, présidente honoraire de l’Association des magistrats tunisiens (AMT). Anciennement présidente de chambre à la Cour de cassation ; la juridiction la plus élevée de l’ordre judiciaire tunisien, Mme Karafi a été nommée au poste de présidente de chambre pénale de la Cour d’appel de Béja.
N.J.
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