Foyers publics et privés : Une rentrée universitaire sous le signe du renouveau
173 foyers universitaires, entre publics et privés, sont opérationnels. Aussi les conditions d’hébergement ont-elles été améliorées, les restaurants rénovés et les activités culturelles et sportives diversifiées. Les étudiants semblent commencer leur année sous une bonne étoile. Mais il y a déjà des déçus. Le point sur la situation.
A pareille période, les étudiants sont fortement sollicités. La mobilisation est autrement plus grande pour deux catégories : ceux qui font l’objet d’une réorientation et ceux qui sont appelés à poursuivre leurs études, pour la première fois, loin des leurs. Pour ces deux groupes, une seule visée, un seul souci : le foyer universitaire.
Un passage obligé qui, pour l’emprunter, exige des formalités d’inscription qui sont généralement pénibles. Les 12 travaux d’Hercule, vous connaissez ?» , s’exclame Naoufel, orienté vers une faculté du nord-ouest. «J’habite, raconte-t-il, à l’Ariana. Mes parents et moi avons beau essayer, par plaintes et navettes interposées, d’avoir droit à une place dans une institution plus proche du domicile familial, peine perdue. Certes, ajoute-t-il, il y a une plate-forme électronique pour faire l’inscription à distance. Mais, se déplacer est une obligation pour régler, sur place, la question de l’hébergement au foyer universitaire». Après s’être plaint de la lenteur des formalités et de l’énorme masse de documents demandés, notre interlocuteur déplore une légère hausse des tarifs de logement et de nourriture qui ne sont pas accessibles à toutes les bourses.
L’égalité des droits d’abord
Naoufel qui se dit heureux de pouvoir retrouver ses copains à la fac, a une pensée pour deux de ses camarades de classe qui n’ont pu bénéficier du droit d’hébergement au FU (foyer universitaire), leurs demandes ayant été rejetées, selon ses dires, pour documents incomplets. Or, à la direction générale des œuvres universitaires relevant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs), on reproche plutôt le retard irrattrapable qu’ils ont cumulé au moment de d’inscription, en dépit des appels à répétition lancés depuis des semaines par le ministère à l’adresse des étudiants, toutes affectations et catégories confondues.
Toujours selon notre source qui a souhaité garder l’anonymat, «l’égalité des droits entre tous constitue notre ligne directrice incontournable, car il n’est pas question de privilégier celui-ci au détriment de celui-là, surtout que nous comptons parmi les candidats à l’hébergement universitaire des handicapés et des cas sociaux pris en charge par l’Etat et qu’il ne faut absolument pas léser pour les beaux yeux d’autres candidats».
Les retardataires n’ont donc qu’à s’en prendre à eux-mêmes, quand on sait que ledit ministère, par le biais de ses trois offices (Onou) couvrant les régions nord, centre et sud, a organisé des journées d’information et des campagnes de sensibilisation, tout en éditant en ligne un guide complet avec tous les détails relatifs aux conditions d’orientation, de réorientation et d’hébergement universitaire.
Nous avons aux FU une capacité d’accueil qu’il nous est, légalement, impossible de dépasser, souligne le directeur général de l’Onou du Centre, Mohsen Fazaa, qui s’étonne que «des candidats ne s’amènent qu’après saturation des places disponibles, alors qu’ils avaient suffisamment de temps pour le faire plus tôt».
De ce fait, on peut dire que la plupart des foyers sont, pour reprendre un terme touristique, à l’heure du surbooking, bien avant la date limite d’inscription fixée au 30 août.
50% du budget du ministère !
Pas moins de 173 foyers universitaires, entre étatiques et privés, seront opérationnels à la rentrée 2024-2025. Aux 94 cités universitaires vont s’ajouter, cette année, deux nouvelles institutions créées récemment à Tunis et à Gafsa par le ministère de tutelle, dont le locataire a, faut-il le rappeler, déclaré dernièrement que «50% des dépenses globales du département sont consacrés aux études et foyers universitaires».
Un effort à saluer, d’autant qu’il a été accompagné d’une volonté d’améliorer les conditions d’hébergement. En effet, outre l’ouverture de cinq nouveaux restaurants universitaires, des instructions fermes ont été prodiguées afin d’améliorer les conditions d’hébergement et de restauration des étudiants.
Une action de relooking y a été entreprise dans les chambres et les pavillons de restauration, les activités culturelles, sportives et de loisirs seront diversifiées, un meilleur encadrement psychologique sera assuré aux étudiants et une élimination progressive du fameux troisième lit dans chaque chambre a été entamée. «Nous ferons de notre mieux afin de promouvoir nos prestations de services pour que les étudiants s’y plaisent», promet M. Fazaa dont le restaurant dépendant du Pôle technologique de Sousse vient d’être honoré par le Chef de l’Etat au cours de la cérémonie de célébration de la Journée du savoir, et ce, à l’occasion de son obtention du Certificat de conformité du système de management de la sécurité des denrées alimentaires, conformément à la norme internationale ISO 22000, projet financé par la Banque mondiale.
La hantise des débutants
Toute rentrée scolaire et universitaire ne fait pas que des heureux, dans le mesure où certains n’y sont pas préparés sur le plan psychologique. Tel est le cas de Sabrine Karoui. Bachelière fraîche émoulue, cette originaire de Mahdia a été admise dans une fac de Sfax. «Ma déception, murmure-a-t-elle, est si grande que c’est pour la première fois de mon existence que je vais vivre, durant neuf mois, loin de ma famille. Ça me donne déjà des frissons à la perspective de devoir cohabiter avec des personnes que je ne connais pas». Se considérant comme choyée par ses parents en tant que fille unique, Sabrine n’a pas pour autant perdu espoir. «Papa, dit-elle, a fait le nécessaire, en obtenant mon inscription dans un foyer universitaire flambant neuf où les tarifs appliqués sont excessivement chers. Pourvu que la période de familiarisation avec mon nouvel environnement se déroule sans heurts».
Signalons que ces tarifs mensuels varient entre 90 et 410 dinars le lit. En légère hausse par rapport à l’année dernière.
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