Festival international du film francophone de Namur : Deux films tunisiens en lice
Cent-vingt films entre courts et longs métrages de fiction, d’animation et documentaires : c’est ce que propose le 39e Festival international du film francophone (Fiff) de Namur en Belgique à son public, du 27 septembre au 4 octobre, dans le but de partager le cinéma, en vrai et en grand. Deux films tunisiens sont en lice, «Les enfants rouges» de Lotfi Achour en Compétition officielle et «Là d’où on vient» (Mé el Aïn) de Meryam Joobeur, sélectionné dans la section 1ère œuvre.
Le coup d’envoi de cette fête du cinéma, riche en événements et en rencontres avec les professionnels, sera donné par le long métrage français «En Fanfare», une comédie légère et populaire d’Emmanuel Courcol. «Thibaut est un chef d’orchestre de renommée internationale. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare. En apparence, tout les sépare sauf l’amour de la musique. Détectant les capacités musicales exceptionnelles de son frère, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin. Jimmy se prend alors de rêver d’une autre vie».
Place, ensuite, aux différentes sections du festival entre Compétition officielle, 1ère œuvre, Fiff Première, Séances Spéciales, Week-end du Court et autres. 12 longs métrages de cultures différentes, issus de plusieurs continents, l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, ont été sélectionnés en Compétition officielle et concourent, ainsi, pour le Bayard d’Or dont le film tunisien «Les enfants rouges» de Lotfi Achour, un drame «inspiré de faits réels et fortement ancré dans un contexte social impitoyable, «Les enfants rouges» est une plongée onirique dans la psyché lessée d’un enfant et son incroyable capacité à urmonter le trauma».
Autres métrages en compétition officielle : «Didy» de François Xavier Destors et Gaël Kamilindi, (Rwanda, Suisse, France), un opus sur l’exil, le déracinement, la filiation et la transmission se focalisant sur la mémoire d’une mère qu’un enfant de 5 ans n’a pas eu le temps de connaître. «Disco Afrika : une histoire malgache» de Luck Razanajaona est un opus engagé relatant l’histoire d’un jeune mineur malgache de 18 ans tout en dévoilant sa fragilité, ses douleurs, ses errances dans un contexte politique et social inégalitaire, instable et corrompu.
«Leurs enfants après eux» de Ludovic et Zoran Boukherma (France), sélectionné en compétition officielle à la Mostra de Venise, est une adaptation du célèbre roman éponyme de Nicolas Mathieu, (Prix Goncourt). Le film narre les étés passés dans l’Est de la France par trois adolescents en quête d’émancipation dans les années 1990. «Ce film, empreint de mélancolie, aborde les thèmes de l’adolescence et de la reproduction sociale dans une ville de Lorraine marquée par la désindustrialisation».
«Les enfants rouges» de Lotfi Achour en compétition officielle
«Planète B» de la réalisatrice française Aude- Léa Rapin oscille entre le genre science-fiction et le thriller et se projette dans la France de l’an 2039 où, lors d’une nuit, des activistes, traqués par l’Etat, disparaissent sans laisser aucune trace. Julia Bombarth se trouve parmi eux. A son réveil, elle se découvre enfermée dans un monde totalement inconnu : Planète B «Saint-ex» de l’Argentin Pablo Aguëro est une coproduction franco-belge mettant en scène la quête d’Antoine Saint-Exupéry de son meilleur ami qui a disparu dans la Cordillère des Andes, Saint-Ex décide malgré tout de partir à sa recherche». L’auteur du «Petit Prince» est incarné par Louis Garell.
Compétition 1ère œuvre
Huit premiers films ont été sélectionnés en «Compétition 1ère œuvre» dont le film tunisien «Mé el Aïn» (Là d’où on vient) de Meryam Joobeur. Il s’agit d’un drame qui se déroule dans un village reculé du pays et zoome sur la famille de Aicha et Brahim dont «la vie est bouleversée par le départ inexpliqué de leurs fils, partis pour une guerre indicible. Quand l’un d’eux revient avec une mystérieuse fiancée voilée et muette, les parents décident de taire ce retour. Mais Bilal, un policier et ami de longue date, enquête sur des événements inquiétants. Ses suspicions ne tardent pas à le mettre sur la piste de la famille».
Autres premières œuvres : «Horia» de la Bulgare Ana-Maria Comanescu se focalise sur l’adolescence en filmant la fugue de Horia qui quitte la maison sur la moto de son père et rencontre Stella, 13 ans, qui fuit aussi sa famille. «Niki» de la Française Céline Salette est un biopic de l’artiste plasticienne et réalisatrice Niki de Saint Phalle, les événements se déroulent à Paris en 1952, «Niki s’est installée en France avec son mari et sa fille loin d’une Amérique et d’une famille étouffantes. Mais malgré la distance, Niki se voit régulièrement ébranlée par des réminiscences de son enfance qui envahissent ses pensées. Dans l’enfer qu’elle va découvrir, Niki trouvera dans l’art une arme pour se libérer».
«Diamants bruts» d’Agathe Riedinger (France), «Jour de chasse» du Québécois Annick Blanc, «Mon père n’est pas mort» du Marocain Adil Fadhili, «Little Jaffna» du Français Lawrence Valin et «L’Amazone» des réalisateurs belges Émilie Maréchal et Camille Meynard complètent la sélection de cette section.
Outre la «Compétition courts métrages», constituant une invitation à la découverte de nouveaux talents dans l’espace francophone, la section «Fiff Première» propose, de son côté, une sélection de six longs métrages de fiction qui seront projetés en primeur avant leur sortie en salles dont notamment les films d’ouverture, «En Fanfare» cité plus haut et de clôture : «Quand vient l’Automne» de François Ozon. Le réalisateur français «joue, ici, sur l’ambiguïté en plaçant le curseur du côté de l’instinct de vie plutôt que sur le poids éventuel de la culpabilité. «Angelo, dans la forêt mystérieuse» d’Alexis Ducord et Vincent Paronnaud (Luxembourg), «Le Garçon» de Zabou Breitman et Florent Vassault, «Ollie» d’Antoine Besse et «Une part manquante» de Guillaume Senezs sont les autres métrages de cette section.
Autre objectif du Fiff de Namur : créer et renforcer le réseau des professionnels du 7e Art à travers des ateliers et des rencontres, le festival propose aux membres de la profession un espace de travail leur permettant d’échanger et de confronter leurs points de vue afin de développer des relations internationales». Mis à part les rencontres et les échanges, le Fiff est surtout une opportunité de se concilier avec les salles de cinéma et de voir les films en vrai et en grand.
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