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Ferid Belhaj : le secteur privé est la clé de la croissance économique

Le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ferid Belhaj, a estimé que la situation économique en Tunisie était fortement liée au rôle de l’État. Il a estimé que la réduction de son poids dans l’économie nationale était la clé du changement.

Invité le 11 septembre 2023 par Wassim Ben Larbi à « Expresso » sur Express Fm, Ferid Belhaj a qualifié la chose d’élément central et a indiqué que l’État jouait un rôle important dans l’économie du pays.

« Malheureusement, l’État a un poids considérable. Le secteur privé n’a pas accès aux moyens dont il a besoin. Les pays réalisant aujourd’hui une croissance économique importante… avaient mis à disposition du secteur privé des moyens lui permettant d’évoluer… Même la Chine, qui est gouvernée par le parti communiste, a ouvert son économie au secteur privé », a-t-il dit.

Ferid Belhaj a mis l’accent sur l’importance d’encourager le secteur privé tout en l’encadrant. Il a évoqué l’existence d’un lien de corrélation entre la mise à la disposition du secteur privé des moyens nécessaires et de la transition énergétique. Le secteur privé est capable de produire cette ressource et d’offrir à la Tunisie la possibilité d’évoluer.

Le responsable de la Banque mondiale a assuré que la production d’énergies renouvelables par le secteur privé était bénéfique à l’État. Ceci permettra à l’État d’avoir plus d’énergie à sa disposition, de faire partie de la sphère de la transition énergétique, en bénéficier sans avoir des frais d’investissement et collecter des gains à travers la taxation.

Ferid Belhaj a indiqué que la mise à disposition du secteur privé des moyens nécessaires permettra de faire progresser l’investissement et la création de projet. La taxe collectée garantira le financement des secteurs où l’État doit être présent tel que l’éducation et la sécurité.

« Dans le Moyen orient et en Afrique du Nord, on aura, d’ici 2050, plus de trente millions de jeunes frappant aux portes du marché du travail. Le secteur public ne peut pas les accueillir, car il n’en a ni le besoin ni les moyens… Nous devons ouvrir les portes au secteur privé afin de lui permettre de les accueillir… Ceci nous mène à une autre corrélation à savoir la question de l’enseignement… Il doit être en rapport avec le marché du travail », a-t-il ajouté.

Ferid Belhaj a considéré que certains pays ont commencé à aborder cette question. Atteindre une croissance économique nécessite du temps d’où l’importance d’entamer la chose immédiatement. Le blocage réside, selon lui, en la question des autorisations administratives. Les investisseurs ne demandent plus une révision du cadre légal relatif à l’investissement, mais une suppression des autorisations et la mise en place d’un cadre judiciaire protégeant tout le monde.

« On ne peut pas avoir un magistrat tranchant aujourd’hui dans une affaire de divorce, puis, le lendemain, dans une affaire de redressement judiciaire… Nous devons avoir des tribunaux de commerce… Les juges doivent être formés… Notre région n’est pas isolée du monde », a-t-il déclaré.

Ferid Belhaj a expliqué que certains investisseurs optaient pour la Croatie, la Serbie ou encore la Lettonie. Ces pays ont considérablement évolué sur le plan de la digitalisation et de la suppression des procédures. Il a évoqué l’exemple de la lenteur dans la gestion des conteneurs dans les ports de la Tunisie par rapport à d’autres pays. Le responsable de la Banque mondiale a assuré que le financement apporté par cette institution n’était pas suffisant. Il a souligné l’importance d’attirer les fonds d’investissement et de les convaincre de s’engager auprès d’un pays. Ceci est possible à travers un climat d’investissement de haut niveau et une garantie de réaliser des profits.

 

S.G


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