Express
Une délégation éthiopienne s’inspire de l’écosystème tunisien des start-up
Une délégation du ministère éthiopien de l’Innovation et de la Technologie a effectué, du 31 octobre au 3 novembre 2023, une visite de travail en Tunisie pour découvrir l’écosystème des start-up et s’inspirer de l’expérience tunisienne à travers le “Startup Act”. Avec le soutien de l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) et l’Agence de développement de l’Union africaine (Auda-Nepad), la délégation a effectué des visites à différentes structures d’accompagnement des start-up en Tunisie, à savoir le FLAT6LAB (start-up village), Smart Capital, AfricInvest, Novation City à Sousse et Hammamet Valley Hub à Hammamet. “La Jica, en partenariat avec les gouvernements partenaires, offre l’assistance dans la mise en place et l’amélioration des programmes d’incubation, dans le renforcement des liens entre les entreprises japonaises et étrangères et propose un accompagnement pour le cadre juridique”, a affirmé M. Fuwa Naonobu, expert du bureau de la Jica au Nigeria qui accompagne la délégation éthiopienne.
M. Murunba George, chargé de programme à l’Auda-Nepad, a indiqué que “l’expérience tunisienne dans le soutien aux start-up à travers la législation et l’amélioration de l’écosystème est unique et a permis de montrer que le cadre légal et l’écosystème sont importants et facilitent le succès des start-up”.
L’Auda-Nepad a lancé une initiative panafricaine pour soutenir le développement des start-up en Afrique. L’objectif est d’appuyer les pays membres de l’Union africaine avec les outils nécessaires pour renforcer leurs écosystèmes à travers l’accompagnement et l’assistance technique. La Tunisie, qui a réalisé de grandes avancées dans ce domaine durant les cinq dernières années avec la promulgation du “Startup Act”, sert d’exemple aux pays africains. Selamyihun Adeffris Haile, chef de projet de développement de l’innovation au ministère éthiopien de l’Innovation et de la Technologie, a déclaré que la délégation a pu tirer des leçons pratiques de l’expérience tunisienne, à savoir l’importance de l’engagement de tous les acteurs de l’écosystème des start-up, que ce soit publiques ou privées, pour booster l’innovation. “En Ethiopie, nous voulons unifier les initiatives et les ressources relatives aux start-up et nous avons un plan pour finaliser l’établissement de l’écosystème des start-up dans les cinq prochaines années”, a-t-il précisé.
Tunisian Startups dévoile le premier Baromètre des fintechs en Tunisie
Tunisian Startups vient de dévoiler la 1ère édition du Baromètre des fintech tunisiennes, élaboré en partenariat avec Matine Consulting et avec le soutien de la GIZ. Cette première édition permet de faire un état des lieux en se basant sur l’analyse de plusieurs composantes de l’écosystème fintech en Tunisie, à savoir l’accès aux marchés, la disponibilité des talents, les infrastructures numériques et financières, la réglementation et l’administration. Le baromètre révèle que la plupart des fintechs ont des difficultés à lever des fonds, et ce, principalement à cause de freins à l’accès au marché ainsi que de la stagnation de la réglementation. La grande partie des fintechs opère sur le marché local uniquement. Seulement, 16 d’entre elles ont réussi à faire des percées au niveau international, en 2022. Le baromètre fintech remet ainsi en perspective les différents axes stratégiques qui permettent de proposer un terreau plus fertile aux start-up. S’agissant de l’accès aux marchés, 74% des start-up affirment que l’attrait de leurs solutions auprès des consommateurs finaux est en train de s’améliorer. 42% pensent que les institutions financières se montrent de plus en plus coopératives alors que 53% d’entre elles ne perçoivent aucune évolution. En ce qui concerne l’accès au financement, les fintechs trouvent une meilleure réceptivité auprès des fonds d’investissement et des Business Angels qui comprennent mieux leurs profils de risques. Cependant, elles estiment que les taux de rentabilité interne exigés par les fonds sont trop élevés. Côté réglementation, 37% perçoivent le cadre réglementaire comme encourageant, alors que 53% d’entre elles le trouvent décourageant. Les deux principales réglementations qui constituent un obstacle pour leurs activités sont la loi de change et la loi des établissements de paiement. L’administration et les régulateurs semblent insuffisamment informés des défis et besoins spécifiques des fintechs. L’absence de la Sandbox a accentué le fossé entre régulateur et start-up. Par ailleurs, les fintechs trouvent que l’apport des incubateurs et accélérateurs est peu efficace au regard de leurs besoins spécifiques. La disponibilité du capital humain ne pose pas de souci pour ces start-up étant donné que 63% d’elles estiment avoir la capacité à attirer les talents. En outre, le baromètre a mis l’accent sur le besoin exprimé par les fintechs d’adapter le cadre réglementaire à même d’inciter à davantage de collaboration entre les start-up, les institutions financières et le régulateur et de permettre la mise en place de normes d’interopérabilité et d’Open Banking-API standardisés et sécurisés. L’évolution de ce cadre réglementaire pourrait favoriser les collaborations et promouvoir un écosystème financier plus dynamique et inclusif. Depuis deux ans, la réouverture de la «sandbox» se fait toujours attendre, privant les fintechs d’un environnement réglementé pour tester leurs produits et services et simplifier les procédures d’autorisation et de conformité. Face aux difficultés d’accès aux marchés publics, les start-up appellent à un changement de paradigme par rapport aux procédures, appelant de leurs vœux une activation des mécanismes concrets «d’achats publics innovants». Les fintechs répondant aux besoins du e-commerce semblent pouvoir tirer plus facilement leur épingle du jeu, étant donné l’évolution croissante de l’utilisation du e-commerce en Tunisie et en Afrique. Ce secteur doit toutefois être soutenu et consolidé. L’enquête souligne, en somme, que la mobilisation continue de tout l’écosystème, entrepreneurs, pouvoirs publics, monde académique, régulateur, financement est indispensable.
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