Culture

Exposition au Musée du Bardo, le 3 octobre: Le site de «Mustis» au cœur d’un projet archéologique tuniso-polonais

Une exposition qui s’intitule «Mustis — la ville et son arrière-pays rural — un nouveau projet archéologique tuniso-polonais» se tiendra le 3 octobre prochain au Musée national du Bardo.

Dans un communiqué parvenu à l’agence TAP, l’ambassade de la république de Pologne à Tunis a annoncé que cette exposition s’insère dans le cadre d’un nouveau projet archéologique tuniso-polonais «sur le passé des communauté urbaines et rurales de Mustis». La même source présente un évènement organisé en coopération avec le ministère des Affaires culturelles, l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (Amvppc) et l’Université de Varsovie.

L’ambassade souligne, qu’en 2016, un projet de partenariat culturel a été signé entre l’Institut national du patrimoine (INP) et l’Université de Varsovie pour mener des recherches archéologiques, pluridisciplinaires, sur le site de Mustis et son arrière-pays à l’époque antique.

Depuis 2021, des fonds sont accordés par le Centre national des sciences (Pologne) sous le titre: «Le palimpseste africain. Dynamique des communautés urbaines et rurales de Mustis numide et romaine (AFRIPAL)». L’ensemble des travaux est actuellement codirigé par Jamel Hajji (Institut national du patrimoine) et Tomasz Waliszewski (Université de Varsovie).

L’objectif scientifique principal de ce projet est de comprendre la dynamique des changements, administratifs et urbanistiques, entre autres, qu’avait connus cette cité de l’Africa Proconsularis au cours des siècles. De même, saisir non seulement les multiples aspects de sa transition d’une agglomération numide à une cité romaine mais aussi distinguer tous les aspects de son évolution comme carrefour de première importance dans le réseau routier de l’Afrique romaine entre le IIe siècle avant J.-C. et le milieu du IIIe siècle de notre ère.

L’équipe impliquée dans ce projet cherche aussi à mettre en lumière les relations multiformes que la cité entretenait avec son environnement rural durant les différentes périodes numide, romaine et tardive. S’interroger sur l’organisation du paysage agraire et ses multiples composantes, peuplement et occupation de territoire, sites ruraux et urbains, réseaux de communication et échanges économiques parmi d’autres, entre cité et campagne. Aussi, essayer d’apporter des éléments de réponse et des éclaircissements à de nombreux détails tels les modes d’exploitation des terres agricoles, types de production agricole, vigne, olivier, céréale, et élevage.

Aperçu de l’histoire des fouilles sur le site de Mustis

Le site archéologique de Mustis se trouve à environ 120 km au sud-ouest de Tunis, près de la ville d’el-Krib dans le gouvernorat de Siliana.

Fondée par les numides, Mustis ou Musti est devenue à partir du IIe siècle av. J.-C. une colonie romaine pour se transformer en une métropole romaine avec ses temples dédiés à Pluton, Apollon et Cérès, des arcs de triomphe, ses thermes et ses villas. Les fouilles sur le site dans cette ancienne ville numide — qui était une ancienne métropole avec des banlieues rurales couvrant une superficie de plus de 34 ha.—, se poursuivent depuis le début du 20e siècle jusqu’à aujourd’hui.

Le site du Centre polonais d’archéologie méditerranéenne revient sur l’histoire des fouilles sur le site de Mustis qui ont été menées par les Français dans les années 1930 et par l’Institut national du patrimoine à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Elles se sont concentrées sur l’analyse de documents épigraphiques sélectionnés et sur la découverte d’environ 1 ha de la superficie des trois temples, une basilique chrétienne, deux maisons, trois successions de rues et une citadelle byzantine au-dessus d’un forum précédent». Une Mission archéologique tuniso-polonaise à Mustis (la Ville antique et son environnement rural) a été menée en 2018 par l’Institut national du patrimoine (Tunisie), le Centre polonais d’archéologie méditerranéenne et l’Institut d’archéologie (Université de Varsovie). ,Dans un article paru le 6 novembre 2019, le site polonais The firstnews présente les résultats de fouilles récentes avec «plus de 130 inscriptions romaines et un récit fascinant de l’évolution d’une ville ont été découverts par des archéologues polonais». Le Centre polonais d’archéologie méditerranéenne de l’Université de Varsovie mène et coordonne la recherche archéologique polonaise dans la Méditerranée orientale depuis 1959. Ces dernières années, il a élargi son champ d’intérêt à la péninsule arabique et au Caucase. Actuellement, chaque année, le Centre dirige environ 30 projets en Egypte, au Soudan, en Ethiopie, en Tunisie, à Chypre, au Liban, en Jordanie, au Koweït, en Arabie saoudite, à Oman et en Arménie.

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