Évasion de cinq détenus de la prison de Mornaguia: La traque se poursuit

L’un des cinq détenus classés dangereux qui se sont évadés de la prison civile de Mornaguia serait arrêté, selon une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Sans doute, un début de soulagement pour les citoyens, en raison de la gravité de cette affaire qui a plongé l’opinion publique dans l’inquiétude et la confusion. L’étau se resserre autour des autres évadés.

Toutes les unités sécuritaires sont mobilisées et les recherches se sont intensifiées, en vue de localiser les fugitifs et de les arrêter rapidement d’autant qu’il s’agit de prisonniers dangereux impliqués dans  des affaires terroristes et dans l’assassinat de Brahmi et Belaïd. Pour prévenir d’éventuels actes terroristes, le ministère de l’Intérieur avait  publié leurs  portraits et appelé les citoyens à signaler tout comportement suspect et en informer la police.

Le vol dit “halal” d’une banque

Il n’a fallu que trois jours pour que les terroristes en fuite passent à l’action, puisqu’ils avaient besoin d’argent en liquide pour planifier d’autres actes terroristes. Leur seul moyen consistait à recourir à ce qui est communément appelé dans la sphère des terroristes «El Ihtitab», autrement dit «le vol halal» d’une banque.

La décision est prise et c’est l’agence bancaire de la région de Boumhel (Ben Arous) qui fut la cible d’un hold-up. Le procureur de la République, représentant du parquet près le Tribunal de première instance de Ben Arous, le magistrat Omar Yahiaoui, a indiqué qu’un groupe de cinq  personnes a pris d’assaut une banque et saisi une somme d’argent, après avoir menacé les employés de la banque avec des armes blanches.

«Deux éléments terroristes qui se sont  évadés de la prison civile de Mornaguia seraient impliqués dans ce braquage»,  selon la confirmation de la sous-direction de la lutte contre la criminalité chargée d’enquêter sur les circonstances de cette affaire.

Les assaillants ont réussi à s’emparer de 20 mille dinars. Une autre  affaire qui n’a fait que plonger davantage les Tunisiens dans l’inquiétude et la confusion. Les hypothèses les plus saugrenues alimentaient déjà les plateaux de télévision  et les radios avec des chroniqueurs en quête de buzz. A défaut d’informations avérées et de préférence exclusives, ils tombent parfois dans le ridicule.

Des arrestations, grâce aux citoyens

Ahmed Melki, plus connu sous le pseudonyme «Al Somali», l’élément le plus dangereux de la bande des cinq, aurait été arrêté hier, dimanche 5 novembre, avec la contribution active des citoyens, selon une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Selon les mêmes sources, au moment de son arrestation, il portait un survêtement de sport à capuche et des espadrilles neuves, soit les mêmes vêtements lors du braquage de l’agence bancaire, à la différence qu’on le voyait muni d’un couteau lors du hold-up.

Quelques heures après cette première arrestation, qui n’est toujours pas officiellement confirmée, les unités sécuritaires auraient mis fin  à la cavale d’un autre évadé, avec le concours des citoyens encore une fois, selon une information relayée par une radio privée.

Il s’agit de Alaeddine Ghazouani qui aurait tenté de se suicider en se blessant à la main par une lame de rasoir, au moment de son arrestation, d’après la même source.

Cependant, une autre source bien informée a catégoriquement démenti l’information, expliquant qu’il s’agirait plutôt d’un élément recherché par la police pour son implication dans une affaire liée au terrorisme. A l’heure où nous mettions sous presse, le ministère de l’Intérieur n’a fait aucune déclaration au sujet de ces arrestations. La consigne: ne pas compromettre les efforts déployés pour  capturer les autres évadés.     

Pour rappel, cinq prisonniers impliqués dans des affaires de terrorisme et classés dangereux se sont évadés de la prison civile de Mornaguia. Il s’agit de Nader Ghanmi, né le 17 juillet 1988, habitant à la Cité Nouvelle à Menzel Bourguiba, Ameur Belaazi, né le 18 juin 1990, habitant à Ezzahra, Ahmed Melki, né le 13 août 1979, habitant à la Cité El Ghazela, Ariana, Raed Touati, né le 1er septembre 1994, habitant à Jendouba, Alaaeddine Ghazouani, né le 23 juillet 1987, habitant à Jendouba.

Le directeur général des services spécialisés, le directeur central des Renseignements généraux relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale ainsi que le directeur de la prison civile de Mornaguia ont été limogés suite à cette évasion qui n’a pas encore révélé ses secrets.

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