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État des lieux du football Tunisien : Encore loin du compte…

La phase aller du championnat national de football touche à sa fin (encore une journée) et le bilan, en termes de jeu et de joueurs, est loin d’être réjouissant. Décevant plutôt. On a beau désespérément chercher quelques indices prometteurs, un potentiel caché, mais c’est malheureusement cause perdue. On est forcé donc de se contenter de ce qu’on a.

La Presse—Il est vrai qu’à l’exception de deux ou trois rencontres, la copie proposée est, à l’image de notre équipe nationale d’ailleurs, terne et peu attractive. Ce qui confirme que le football tunisien, comme nous le pensions depuis quelques années déjà, est à l’agonie. On dirait que l’expérience du semi-professionnalisme, lancée en 1995, a « réussi » à enfoncer encore plus le football tunisien dans la médiocrité plutôt qu’à le servir.

Et pour être honnête, ce constat désolant de la réalité de notre football semble tout à fait mérité. Car notre football et ses premiers décideurs, comme ne cessent de le rappeler les spécialistes, ont toujours préféré la navigation à vue à la planification. Ce qui justifie l’absence de stratégie claire et bien orientée. Et même les quelques tentatives, effectuées par intermittence, n’étaient que des réflexions ou encore de simples initiatives isolées.

L’urgence d’une restructuration

Le problème de nos responsables «sportifs», c’est qu’ils se sont contentés de gérer simplement l’immédiat sans aller plus loin. D’ailleurs, à chaque fois qu’il y a un problème ou une crise, ils optent systématiquement pour les réponses faciles en administrant de simples calmants. Or, l’idéal aurait été de chercher les vrais remèdes pour que la «guérison» soit totale.On se rappelle que lorsque le football algérien a connu un passage à vide profond, les responsables n’ont pas hésité à remettre tout en cause et à sacrifier les résultats, pour préparer ainsi une relance progressive, mais durable. On se rappelle les échecs successifs lors de multiples phases finales de la CAN, ou encore le ratage frustrant de cinq éditions consécutives de la Coupe du monde (entre 1990 et 2006). Des échecs toutefois bien mesurés. Car, quelques années après, et suite à des analyses rationnelles et surtout une planification sérieuse, le football algérien a réussi, progressivement, à remonter la pente et à assurer un rebond spectaculaire. Et, cerise sur le gâteau, un sacre africain après 29 ans de disette et de déboires.

Aujourd’hui que notre football se retrouve de son côté à la croisée des chemins, il est fondamental de reconnaître nos limites, d’accepter les échecs du présent et commencer à repenser sérieusement l’avenir de notre sport phare. L’heure est désormais à l’engagement d’une restructuration globale et profonde de notre football.

Cette restructuration doit absolument tenir compte de certaines composantes prioritaires. On pense surtout à la gouvernance, car il n’est plus permis que la même génération de dirigeants et autres techniciens monopolisent, depuis des décennies déjà, la destinée de notre football. Un cercle bien fermé dans lequel les mêmes personnes s’échangent régulièrement les postes et les privilèges. Un jeu d’intérêts très grave.  D’où la nécessité de mettre en place une nouvelle approche par compétence qui serait en mesure d’apporter un nouveau souffle.

Cette démarche doit être de son côté adossée à une restructuration financière profonde capable d’aider notre football à s’outiller d’arguments solides de compétitivité. Il est question de la mise en place d’un nouveau modèle de financement efficace et surtout global. Cette question est d’autant plus urgente que le dernier bilan de la FTF relève un état alarment avec un déficit de plus de 8 millions de dinars, alors que deux ans auparavant, l’excédent était de plus de 20 millions !

Ce nouveau modèle aurait aussi pour priorité d’assainir la situation financière de nos clubs qui connaissent, depuis de longues années déjà, une crise profonde qui s’est aggravée surtout par la mise aux enchères des salaires.  Il doit également aider nos clubs à rompre avec la gestion en mode associatif, trop pénalisante jusque-là, et de transiter vers une nouvelle gestion qui soit en mesure de les doter de leurs propres ressources. Justement, face à «un marché» footballistique fort exigeant, il n’est plus permis que les finances de nos clubs dépendent encore de quelques subventions, ou encore de la générosité de certains présidents. Certes, on parle depuis quelque temps de sociétés sportives, mais au concret, c’est toujours le vide.

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