Équipe nationale – Faouzi Benzarti connait son staff : Un épineux dossier dénoué…
Entérinée par le Bureau fédéral dans sa réunion d’hier, la composition de l’équipe du staff technique des Aigles de Carthage est enfin mise en place.
On peut dire, concernant l’accouchement dans la douleur du nouveau staff de l’équipe de Tunisie, qu’à quelque chose malheur est bon. Après les choix hâtifs de Imed Ben Younès puis de Maher Kanzari et de Anis Boussaïdi qui ont fini par refuser de porter le costume de numéro deux du staff technique dans l’ombre et sous l’autorité de fer de Faouzi Benzarti, on avait pensé que toute l’opération du choix d’un nouveau sélectionneur ( voulue par Wassef Jlaïel pour montrer qu’il sera un homme incontournable pour la période de transition qui sera imposée par la Fifa après le 15 juillet) allait avorter pour le bureau fédéral sortant. Mais c’était compter sans l’obstination de Faouzi Benzarti qui ne voulait pas sacrifier, quel que soit le prix à payer en concessions financières et morales, la dernière carte de sa longue carrière à jouer pour être aux commandes de l’équipe de Tunisie avec un projet qui coupe avec le provisoire et s’étale sur deux ans. Au moins jusqu’à la phase finale de la Coupe du monde 2026. Un Mondial où la Tunisie a presque mis un pied avec une avance confortable au classement de son groupe éliminatoire et tous les atouts pour passer sans encombre les écueils restants des confrontations directes avec les équipes encore concernées par cet objectif. Le désistement tour à tour de Imed Ben Younès, de Maher Kanzari et de Anis Boussaïdi a donc poussé Faouzi Benzarti à l’inverse de ce qui était pressenti
( sa capitulation).
Le nouveau sélectionneur national s’est non seulement accroché au poste avec plus de détermination, mais a multiplié les contacts et redoublé d’effort avec Wassef Jlaïel pour compléter au plus vite son équipe par des adjoints qui font l’adhésion de l’opinion. Des noms nouveaux avec un capital-expérience honorable et suffisant pour leurs tâches respectives. Ils peuvent travailler dans la quiétude, avec un plus grand esprit de famille, susceptible de favoriser un climat des plus sains dans l’entourage de la sélection.
Mehdi Nafti : le joker-surprise
Mais la composition de l’équipe de travail n’est qu’une première étape du chemin de la réussite. Ce qui est plus important tout de suite après, ce seront la méthode et le sens de la communication avec toutes les composantes de l’équipe nationale (entraîneurs, joueurs, médecins, kinés et accompagnateurs). Faouzi Benzarti a, sans doute, compris que le management au sein de l’équipe nationale a beaucoup changé et progressé vers le collégial.
Le travail et la performance ne peuvent être ainsi que l’œuvre et l’empreinte d’un groupe. «Dans le football moderne», disait Gérard Houiller, «il y a désormais plus de monde à la table du staff qu’autour de la table des joueurs. «C’est donc toute une chaîne de travail où le premier adjoint, le bras droit du sélectionneur et son homme de confiance dans les vestiaires et sur le terrain ( comme l’est Guy Stéphan avec Didier Deschamps en équipe de France ), occupe un rôle clé. Après des contacts avec Adel Chedly, auteur d’une bonne prestation comme adjoint avec la Géorgie à l’Euro 2024 en Allemagne, le choix s’est porté et a atterri en fin de compte sur Mehdi Nafti qui, avec ses 42 sélections en équipe A, son expérience comme joueur dans trois championnats européens différents ( français, anglais et espagnol) et trois écoles de football éminentes et de renom (de 1997 jusqu’à 2014), son vécu comme entraîneur pendant dix ans dans des clubs même divisionnaires, surtout espagnols où on fait les meilleurs premiers pas de base dans le métier, apparaît comme un bon profil pour le futur relais. De Faouzi Benzarti, il aura beaucoup à apprendre en matière de sérieux et de souffrance positive dans les entraînements, de rigueur tactique dans les matches, de discipline dans le jeu, de bloc-équipe dans le pressing haut. Cette expérience d’adjoint est une épreuve de rodage nécessaire pour Mehdi Nafti afin de peaufiner son statut et son registre de manager d’une sélection et de se forger une forte personnalité d’homme de banc après avoir été un meneur et un leader sur le terrain durant le seul titre africain remporté par la Tunisie en 2004.
Lignes rouges
Wassef Jlaïel a pratiquement déblayé tout le terrain devant Faouzi Benzarti en écartant tout l’ancien staff de l’équipe de Tunisie. Les nouveaux techniciens qui ont répondu à l’appel sont des bleus en équipe de Tunisie. Des adjoints avec lesquels Faouzi Benzarti a collaboré auparavant. Ammar Nebigh, ex-préparateur physique au CA et à l’USM, sera chargé du volet préparation physique des joueurs. Othmen Najjar est promu analyste en chef, responsable du visionnage, des statistiques et du suivi de la performance des joueurs. Mabrouk Akrimi, ex-entraîneur des gardiens de but du Stade Tunisien qui est pour beaucoup dans la bonne prestation du portier Sami Hlel comme dernier rempart, prendra la place de Chedly Mabrouki. Des collaborateurs que Faouzi Benzarti a triés sur le volet pour s’entourer d’un bon encadrement et s’assurer d’atouts de confiance. Le bureau fédéral lui a fait savoir dans une première réunion que, cette fois, il y aura des lignes rouges pour lui à respecter, des garde-fous auxquels il doit se tenir dans le côté relationnel avec les joueurs de la sélection dont certains ont eu de fâcheux antécédents avec lui dans le passé. Même à son âge, un grand entraîneur a toujours besoin d’apprentissage. Avec la sélection, on s’attend donc à un Faouzi Benzarti complètement métamorphosé par rapport à son image d’entraîneur bouillonnant de club. Et c’est de ce changement radical qu’il doit s’imposer que dépendra sa longévité à la tête de l’équipe de Tunisie.
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