Economie tunisie

Entrepreneuriat vert : Un moteur du développement durable

 

Le développement, qu’il soit économique, social ou environnemental de notre pays, dépend de sa capacité à créer et à développer des produits et des services innovants. La création d’activité verte et la création d’entreprises et de start-up vertes participent ainsi pleinement à ce processus.

Alors que les enjeux environnementaux se trouvent plus que jamais à l’avant-plan des agendas politiques et économiques, l’entrepeneuriat vert poursuit sa dynamique d’évolution au profit des emplois et des activités durables respectueux de l’environnement.

Un mode novateur

La transition vers une économie verte respectueuse de l’environnement et favorisant la création de richesses et d’emplois durables s’inscrit comme un objectif majeur de la politique de développement durable de la Tunisie. Ainsi, l’entrepreneuriat vert constitue aujourd’hui une nouvelle dynamique économique en pleine évolution.

La prise de conscience croissante des enjeux environnementaux permet de favoriser la transition vers une économie verte encourageant, notamment, le recours aux énergies renouvelables, l’agriculture durable, la gestion durable de l’eau, la valorisation des déchets et l’éco-construction.

Les jeunes entrepreneurs tunisiens sont de plus en plus nombreux à innover et développer des technologies et solutions destinées à résoudre les problématiques environnementales du pays. Un engagement qui révèle et confirme le potentiel d’une filière verte en plein essor en Tunisie qu’il convient d’accompagner. Aujourd’hui, l’entrepreneuriat vert a du potentiel dans notre pays, et même s’il reste encore une niche, il n’en demeure pas moins une filière qui suscite beaucoup d’engouement et d’intérêt. Les acteurs de l’écosystème reconnaissent la nécessité d’apporter un appui à cette filière à travers les différents programmes mis en place et les mécanismes de financement verts déployés.

L’élaboration de la Stratégie nationale de l’économie verte (Snev) part de la formulation d’une vision de l’économie verte pour la Tunisie. Celle-ci a fait l’objet d’une réflexion inspirée d’abord de la réalité de la Tunisie, et ensuite des visions proposées par des organismes tels que le Pnue, l’Ocde, et par d’autres pays. L’objectif de cette stratégie est d’identifier les possibilités de développement de l’activité économique actuelle et la concentration de nouvelles activités vertes dans plusieurs domaines, dont l’agriculture biologique, l’écotourisme, le transport, l’infrastructure durable et  les écobâtiments, les industries vertes. Ceux-ci, outre les technologies de la communication et de l’information verte visant l’appui des services environnementaux.

La vision de l’économie verte proposée pour la Tunisie est celle qui entraîne une croissance soutenue, l’équité sociale, une amélioration du bien-être, tout en réduisant considérablement les risques environnementaux et la rareté des ressources naturelles. Cette vision est fondée sur la relance et le développement d’une économie de croissance forte, inclusive, innovante et solidaire, outre la réduction de la vulnérabilité actuelle des ressources naturelles et des écosystèmes et l’adaptation de leur mode de gestion aux impacts du changement climatique. Il s’agit également d’adopter une gouvernance du développement intégrée, décentralisée et participative, en suivant une approche Top-down qui veille à la mise en œuvre des projets stratégiques et Bottom-up qui encourage les initiatives locales.

Dans une récente étude publiée par Friedrich-Ebert-Stiftung, intitulée «Vers un nouveau modèle économique fondé sur la croissance verte et le développement durable en Tunisie», Adel Ben Youssef, enseignant à l’Université Côte d’Azur, activiste dans le domaine de l’environnement, devait préciser que «de nouveaux emplois et carrières seront créés dans l’économie verte. Le développement d’une main-d’œuvre qualifiée est essentiel pour cette transformation structurelle. Le Forum économique mondial indique que près de la moitié des jeunes estiment ne pas avoir les compétences nécessaires pour leur garantir un emploi digne dans les cinq à dix prochaines années. Le développement des compétences professionnelles vertes n’est pas une réaction à la nouvelle donne, il pourrait être l’un des moteurs importants du changement à conduire. La promotion des compétences pour les emplois verts favorise l’investissement dans des activités vertes et accélère la transformation verte. Le manque de compétences nécessaires pour répondre aux exigences des professions changeantes et émergentes entrave les investissements verts et entrave le développement économique vert».  Et d’ajouter : «La Tunisie manque encore d’une main-d’œuvre maîtrisant les compétences vertes. Il y a peu d’initiatives pour l’économie verte et il n’y a pas d’investissement dans le renforcement des capacités, axé sur les compétences vertes. Sans requalifier la main-d’œuvre existante et sans la doter des nouvelles compétences, il sera difficile de passer à une transition verte».

Promouvoir l’entrepreneuriat vert et les start-up  technologiques

Selon la même source, l’économie verte peut aider à résorber le chômage en Tunisie et réaliser les objectifs sociaux du développement durable. «Ces dernières années, les thèmes de l’éco-entrepreneuriat, de l’entrepreneuriat vert, de la responsabilité sociale des entreprises renvoient tous à la même idée: l’entrepreneur doit être conscient de son rôle social et environnemental, mais également l’idée selon laquelle il existe des segments dans l’économie circulaire et dans l’adaptation au changement climatique qui peuvent être résolus par l’entrepreneuriat», précise Ben Youssef. Ainsi, l’entrepreneur vert—ou «éco-preneur»— est un acteur de l’économie verte qui concrétise le lien entre l’économie et l’environnement en tenant compte du facteur humain et du développement social.

L’étude fait savoir que de nombreux marchés de l’économie verte peuvent donner lieu à des activités entrepreneuriales locales, comme l’approvisionnement en énergie propre, le transport durable, l’efficacité énergétique des bâtiments et l’éco-construction, les activités manufacturières durables, la gestion des déchets, les «services verts», l’aménagement durable des terres (l’agriculture et la sylviculture durables) et la gestion durable de l’eau.  Ben Youssef devait conclure par un constat, soulignant que depuis le début des années 2010, un intérêt croissant à la promotion de l’entrepreneuriat dans l’économie verte est observé  à travers des initiatives et des programmes-cadres en Tunisie. «Ces initiatives profitant de la nouvelle valeur montante de l’entrepreneuriat et la culture start-up s’enracine dans le paysage des activités économiques en Tunisie. La mise à l’échelle des programmes pilotes actuels pourrait produire des effets importants et contribuer à la transformation structurelle de l’économie tunisienne».

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