Enseignement secondaire | Un compromis sous les feux de la critique
Finalement le ministère de l’Éducation et la Fédération générale de l’enseignement secondaire (Fges) sont parvenus à un accord. C’est à travers le feu vert donné par la commission administrative sectorielle qu’on a pu arriver à ce compromis qualifié de “strict minimum” par le SG de la Fges. Mais, déjà, cet accord est la cible de critiques de la part de certains syndicalistes eux-mêmes ainsi que de la fédération générale de l’enseignement de base (Fgeb). Est-ce le signe d’une rébellion des syndicats de base ?
En vérité, il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus pour la fédération du secondaire et pour le ministère. Et encore faudra-t-il la faire passer auprès des enseignants et des réfractaires du syndicat du secondaire qui sont nombreux. Si le premier responsable de la Fges juge que le compromis obtenu est positif et qu’il répond au strict minimum des attentes des enseignants, la Fgeb ne cache pas sa grande déception de voir sa consoeur se désolidariser d’elle et signer des accords qui ne règlent pas les problèmes. C’est pourquoi, elle va poursuivre sur sa lancée en faisant monter la pression et en accentuant l’escalade.
Attitude irresponsable
Or c’est, justement, sous la pression de l’opinion publique et de la société civile que la Fges a consenti à faire des “concessions”. D’ailleurs, il est de l’intérêt des syndicalistes de ne plus recourir à ces méthodes qui ont des incidences très graves sur le système éducatif et causent de lourds préjudices aux élèves. La Fgeb est plus que décidée à imiter la Fges pour finaliser un accord. Elle considère que la signature d’un accord avec la Fges tient compte de l’enjeu des examens nationaux (Diplôme de fin d’études de l’enseignement de base et Bac). Aussi a-t-elle programmé des mouvements de protestation à travers les régions et l’organisation d’une journée de colère au niveau national (dont la date sera fixée ultérieurement). En outre, la poursuite de la rétention des notes ne fait qu’envenimer les rapports entre ce syndicat et les parents d’une part et les autorités de l’autre.
Alors que la saison scolaire s’achève, il est suicidaire de rester sourd à toutes les propositions. L’irresponsabilité de ces comportements n’est plus à démontrer.
En tout cas, la Fges a franchi le pas en s’engageant à signer un accord avec le ministère de l’éducation mardi 23 mai mettant fin au blocage administratif qui n’a que trop duré. Du coup, la décision de boycotter le travail administratif et de remettre les notes à l’administration est levée. Ceci devrait permettre la tenue des conseils de classes et l’envoi des bulletins de notes aux élèves ainsi que le retour à la normale du travail routinier d’évaluation et de statistiques concernant le rendement des élèves. Mais, surtout, à lever les menaces concernant les examens nationaux.
Malheureusement, de plus en plus d’enseignants, à travers leurs représentants font savoir qu’ils continueront à observer le boycott et qu’ils refusent de ce fait les résultats annoncés par leur fédération. Pour certains, le recours au boycott des examens nationaux n’est plus un tabou.
Encore des menaces
Selon eux, le dernier compromis ne constitue, en aucun cas, un acquis tant que les retombées financières ne seront pas immédiates et non pour les années 25, 26 et 27 comme le stipule l’accord. Les pétitions en provenance des régions menacent même de grèves.
En fait, les points sur lesquels les deux parties (ministère et syndicat) se sont mis d’accord ne satisfont pas les enseignants. Ces derniers les rejettent en bloc et se prononcent pour une poursuite de ce qu’ils appellent leur « combat”.
Malgré les déclarations optimistes du SG de la Fges, il semble qu’une fronde est en train de naître au sein même de ce syndicat. Rien n’y fera.
Pourtant, lorsque le SG général affirme que tous les points litigieux restés en suspens dans l’accord de 2019 ont été résolus, certains syndicalistes affichent leur indifférence.
Or au moins 5 points ont été obtenus à la suite de la conclusion de ce compromis. Il s’agit, d’abord, de la réactualisation très conséquente, de la prime de rentrée scolaire (300 D étalés sur trois ans avec effet en 2026). Il y a, aussi, la réactivation des promotions professionnelles “gelées” depuis 2019, de la régularisation de la situation des directeurs, des censeurs et des surveillants en créant des primes spécifiques, de l’augmentation des salaires en vue d’améliorer le pouvoir d’achat (étalée, également sur la période de 2026-2027-2028) et l’épineux problème des emplois précaires des enseignants.
L’accord “scandale” comme l’appellent, déjà, les opposants va-t-il rester sans effet ? Devra-t-on repartir de zéro ? Il y a beaucoup d’indices qui vont dans le sens d’un autre blocage plus complexe. Toutefois, on aimerait bien ne voir que le bon côté des choses.
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