En photos : début des rites du pèlerinage de la Ghriba
Comme chaque année, des milliers de juifs se retrouvent à la Synagogue de la Ghriba à Djerba pour effectuer le pèlerinage le 33e jour du ‘Omer.
Tunisiens ou étrangers, tous suivent les mêmes rites. On les voit se diriger sous forme de groupes de dizaines de personnes à l’intérieur de la synagogue. La quasi-totalité des pèlerins ramènent des draps sur lesquels on retrouve des noms. Il s’agit de ceux des membres de leurs familles qui n’ont pas pu venir. À côté des noms, des prières sont cousues. Il s’agit d’une forme de pèlerinage indirect pour eux.
Par la suite, les visiteurs se dirigent à l’intérieur de la synagogue. Les femmes sont appelées à se couvrir les cheveux. Les shorts sont interdits pour les hommes. Des directives assez similaires à celles appliquées pour les mosquées ou autres lieux de culte monothéistes.
À l’intérieur de la synagogue, on trouve une salle équipée de bancs où, comme pour les églises, les croyants ont la possibilité de s’asseoir pour se reposer, prier ou lire des extraits de la Torah. Il existe aussi un petit stand où deux religieux prient. Les pèlerins leur communiquent leurs identités et les noms des gens pour lesquelles ils demandent une prière. Les deux hommes bénissent une bouteille de Boukha et versent deux verres. Les pèlerins ont la possibilité de boire la boisson bénite ou de se laver les visages et les mains avec.
Cette salle donne accès à une deuxième, considérée comme étant le lieu de prière principal. À l’entrée de cette salle, se trouve la téva. Il s’agit d’une sorte d’estrade accessible par des marches. Elle est mise en place en forme de petites tours. Les femmes y entrent tour à tour afin de prier. Certaines demandent à Dieu un mari, un enfant, la santé et la prospérité…
À côté de la téva, on a mis deux petites murailles parallèles. Les pèlerins y allument des bougies et prient. Certains sont complètement en transe et passent plusieurs dizaines de minutes dans cet état.
Au fond de cette salle, se trouve la célèbre muraille séparant le bâtiment et une caverne. Celle-ci représente, selon certains, l’endroit où une sainte juive avait été enterrée. D’autres affirment que la caverne continent une pierre cachée par des juifs ayant fui Jérusalem et emporté avec eu une pièce du temple de Salomon. Elle aurait été dissimulée à l’intérieur de la caverne, selon certains récits.
La grotte n’est accessible que par une petite ouverture sous forme de fenêtre. Les femmes y entrent tour à tour afin de placer des œufs. Selon la coutume, les femmes inscrivent les noms des personnes pour lesquelles elles prient sur un œuf cru. Elles accèdent à la caverne, placent l’œuf dans une position bien déterminée et allument une bougie. Elles reviennent dans une vingtaine de jours afin de savoir si leurs prières seront exaucées. Si l’œuf devient dur, elles interprétent cela comme une réponse favorable de Dieu à leurs requêtes. Si l’œuf reste cru, le divin aura, donc, refusé de les exaucer.
Ces rites sont effectués par les pèlerins qui se regrouperont par la suite à la Oukala. Il s’agit d’un bâtiment rectangulaire avec une cour destinée à accueillir les festivités. Les pèlerins y trinquent, chantent et dansent tout en distribuant des dons.
Sofiene Ghoubantini
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