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Élections locales en Tunisie : Un premier scrutin de proximité, ce qu’il faut savoir

 

Il est important de souligner que ces élections constituent la première étape d’un long processus électoral œuvrant à compléter le nouveau modèle de gouvernance locale. Cependant, les explications autour du rôle et des objectifs des conseils locaux tardent à venir, ce qui risque d’impacter le taux de participation.

Le nombre de candidats retenus pour se présenter aux élections locales fixées pour le 24 décembre prochain a atteint mardi 14 novembre 7216, a précisé le président de l’Instance supérieure indépendante des élections, Farouk Bouasker, ajoutant que c’est un signe très positif pour le déroulement des prochaines élections. La liste définitive des candidats sera publiée le 28 novembre 2023, après l’examen des recours.

Une première en Tunisie

Il est à rappeler que le décret n° 590/2023, relatif au découpage des circonscriptions électorales sur tout le territoire a fixé, rappelons-le, à 279 le nombre de conseils locaux et à 2 155 celui des circonscriptions pour ces élections, répartis sur tout le territoire. Le président de l’Isie s’est montré satisfait à l’égard du nombre de candidats et de la participation des jeunes de moins de 35 ans.

A cet effet, il a souligné que 23% des candidats ont moins de 35 ans. Les électeurs dont le nombre est estimé à 9 millions pourront mettre à jour leur bureau de vote avant la date du 8 décembre, soit en ligne ou en prenant attache avec l’un des agents de l’Isie mobilisés à cet effet dans les différents centres d’actualisation (3854agents).

Pour ce qui est de la liste finale des candidats, elle sera publiée le 28 novembre alors que la campagne électorale démarrera le 02 décembre prochain et s’étalera sur trois semaines.

La journée du 23 décembre sera celle du silence électoral.

C’est une première en Tunisie et les élections locales se dérouleront dans 2085 secteurs territoriaux (Imadas), explique le président de l’Isie.

C’est un scrutin de proximité qui impliquera les citoyens du fait que le candidat et l’électeur habitent dans le même secteur. Ceci est de nature à faciliter le déroulement dans les meilleures conditions de la campagne électorale des candidats.

Quid du taux de participation?

Le président de l’Isie confirme dans ce cadre le bon déroulement des préparatifs sur le double plan logistique et organisationnel pour ces élections locales, mais on sait de notre côté que la mobilisation des citoyens n’est nullement garantie en raison de la progression de l’abstention chez les jeunes à l’occasion des échéances électorales passées.

Les premières municipales organisées en 2018 ont été marquées par une forte abstention et le taux de participation n’a atteint que 33,7% au niveau national. Dans un contexte marqué toujours par des difficultés économiques et un taux de chômage de 15,8% , le risque de démobilisation n’est pas à écarter. 

Le flou persiste autour des rôles des conseils locaux en particulier et tout le processus électoral d’autant qu’il s’agit d’un premier tour qui sera suivi en février d’un second tour puis de l’installation d’un conseil des régions et en fin des districts.

Pour rappel, le pays a été divisé en 5 districts, selon un décret présidentiel paru le vendredi 22 septembre dans le Journal officiel de la République tunisienne (Jort).

En dépit des explications apportées par les médias et l’Isie, le flou persiste notamment chez les jeunes autour du rôle des conseils locaux, régionaux et celui des districts.

Dans le centre de la capitale Tunis, les agents de l’Isie appelés à mettre à jour le bureau de vote des citoyens se montrent optimistes . Ils confirment à notre journal que le taux des citoyens qui ont déjà mis à jour leurs coordonnées de vote est «moyen».

Toutefois, il est utile de signaler que le fait d’actualiser le bureau de vote ne veut nullement signifier que ces gens iront voter le jour du scrutin.

D’autres jeunes rencontrés à Tunis nous ont fait savoir qu’ils ne comprennent pas toujours ce nouveau modèle de gouvernance locale.

Quels sont les objectifs des conseils locaux ?

Il est important de souligner que ces élections constituent la première étape d’un long processus électoral œuvrant à compléter le nouveau modèle de gouvernance locale. Toutefois, l’absence de décret définissant clairement les objectifs des conseils locaux, ceux des conseils des régions et des districts, ne fait que plonger le citoyen dans le flou. Les spots publicitaires publiés par l’Isie ne sont pas de nature à lui rapporter les réponses et éclaircissements nécessaires. Autant le dire clairement, le processus est complexe.

Selon la page officielle de l’Isie, le rôle du conseil local consiste à concevoir des programmes de développement sur le plan local et à transmettre les requêtes, doléances et propositions des citoyens et à définir les projets prioritaires. Le conseil est aussi appelé à proposer des projets de développement dans les domaines économique, social, culturel et sanitaire. Un spot publicitaire a été diffusé par  l’Isie concernant la différence entre le rôle du conseil local qui est tourné essentiellement vers les grands projets de développement et celui du conseil municipal orienté en particulier vers la gestion du quotidien des habitants. Mais ce spot ne dissipe pas pour autant la zone d’ombre autour de ce processus.

Quelques jours nous séparent donc de ces élections. Une première dans le pays. Il est primordial de miser davantage sur la sensibilisation des jeunes et les inciter à ne pas laisser échapper une aussi importante occasion pour s’impliquer dans le processus de développement local. Un pari certes difficile, mais non impossible.

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