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Le coût des ressources du FMI repart à la hausse : conséquences pour les économies africaines

Au terme de la semaine écoulée, le taux d’intérêt applicable sur les droits de tirage spéciaux (DTS), les principales unités de ressources utilisées par le Fonds monétaire international (FMI) pour répondre aux besoins des pays membres, était de 4,14%.

Selon les informations du site internet du FMI, «les taux d’intérêt des DTS sont influencés par plusieurs facteurs, dont la composition du panier de devises (yuan chinois, euro, dollar américain, livre sterling et yen japonais), leurs taux de change par rapport aux DTS, et les taux d’intérêt des obligations à trois mois émises dans ces monnaies ».

La hausse des coûts des ressources du Fonds peut s’expliquer par les politiques monétaires des banques centrales des Etats-Unis, de la zone Euro et du Royaume-Uni. Face à une inflation croissante, ces institutions maintiennent des taux directeurs élevés, impactant ainsi les coûts des emprunts à court terme sur leurs marchés obligataires.

Le dollar américain et l’euro, qui représentent plus de 80% de la valeur des DTS et affichent les taux d’intérêt les plus élevés pour les obligations à trois mois, ont une influence significative sur le coût des ressources du FMI. Parallèlement, les DTS ont perdu jusqu’à 13,7% de leur valeur par rapport au dollar américain au cours des dix dernières années.

Cette situation crée un double défi pour de nombreux pays en développement, notamment en Afrique. Ils font face à des coûts accrus pour le remboursement des ressources empruntées auprès du FMI, tout en devant contribuer davantage en monnaie locale, en raison de l’appréciation du dollar. De nombreux pays africains semblent cependant n’avoir d’autre choix qu’emprunter auprès du FMI dans un contexte d’incertitudes économiques marqué par la fin des crédits à taux zéro dans les économies développées et une défiance croissante des marchés internationaux envers l’Afrique.

D’après les estimations de l’Agence Ecofin, basées sur les informations du marché des obligations internationales, 2023 marquera une troisième année consécutive de baisse pour les émissions africaines d’eurobonds, avec seulement 4,5 milliards de dollars émis par les gouvernements de la région entre janvier et octobre.

Dans ce contexte, le caractère concessionnel des facilités accordées par le FMI prend toute son importance, même si de nombreux pays appellent à la réforme de l’institution, un sujet qui fait l’objet de longs débats internationaux. «Les banques centrales africaines continuent donc à surveiller attentivement les taux et le marché obligataire des grandes puissances qui influencent les DTS du FMI, des décisions parfois prises sans égard pour les économies indirectement affectées».

Les financements en dette représentent 42,3% des levées de fonds des start-up africaines

Les start-up opérant en Afrique ont levé 1,1 milliard de dollars sous forme de dettes au cours des onze premiers mois de 2023, soit 42,3% du total des levées de fonds réalisées durant cette même période, selon des données publiées par la plateforme Africa : The Big Deal.

Les financements en dette mobilisés entre le 1er janvier et le 30 novembre 2023 sont en forte hausse par rapport à ceux récoltés durant la même période en 2022 (676 millions de dollars) et en 2021 (257 millions de dollars), selon la même source.

Le principal avantage des emprunts pour les start-up « réside dans le fait qu’il s’agit d’un financement non dilutif dans la mesure où il permet aux fondateurs de garder l’actionnariat intact, sans avoir à vendre d’actions, ni à rémunérer à terme les investisseurs ».

Il est à noter que le montant global des levées de fonds réalisées par les jeunes pousses actives sur le continent (fonds propres + dettes + subventions supérieures à 100.000 dollars) a atteint 2,6 milliards de dollars au cours des onze premiers mois de 2023. Ce montant ne représente cependant que 60% des levées de fonds recensées durant la même période en 2022.

Sur le seul mois de novembre 2023, les pépites africaines de la tech ont mobilisé 270 millions de dollars, dont 154 millions de dollars sous forme de financements par emprunt.

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