Driss Guiga à propos de son livre «Le chemin de Bourguiba» : «On ne naît pas Tunisien, on le devient»
Préfaçant le livre qu’il se prépare à publier, «Le chemin de Bourguiba», Driss Guiga, ancien ministre de Bourguiba durant trente années, à la Sécurité intérieure, à la Santé publique, à l’Education, au Tourisme, ayant laissé des traces remarquables partout où il est passé, décide enfin, à la veille de célébrer le siècle, de relater son parcours, ses rencontres, ses victoires et peut-être ses défaites.
Avant même qu’on ne la lui pose, ce grand homme de ce qui fut une grande époque, celle de la fondation de la Tunisie moderne, répond à la question : pourquoi maintenant ? Pourquoi lui qui s’est imposé si longtemps un devoir de réserve parle-t-il aujourd’hui ?
«Pour la simple raison que notre pays connaît actuellement un malaise politique qui crée, la désinformation des réseaux sociaux aidant, une grande confusion dans les esprits. Certains en profitent pour oblitérer les acquis de cette période fondatrice et surtout pour s’attaquer aux fondateurs et aux pionniers ainsi qu’aux symboles institutionnels et culturels créés par le mouvement national de libération».
Alors, lui, Driss Guiga, a décidé de témoigner avec mesure, sincérité, humilité, présentant sous forme d’un récit son expérience personnelle, les évènements qu’il a vécus, les gens qu’il a rencontrés, gens de toutes conditions, des plus humbles aux plus élevés.
«J’ai appris à devenir tunisien, à aimer une patrie, à défendre sa cause et se mettre à son service, car on ne naît pas tTunisien, on le devient. Cette culture de base est au fondement de tout projet civique quel qu’il soit. Sans l’enracinement à une patrie et la dévotion à son service, aucun projet politique ne vaut».
On ne saurait assez remercier Si Driss Guiga de nous le rappeler en ces temps troublés.
Pour le reste, lui s’en remet à l’Histoire
A elle, nous dit-il, de juger si cette époque qu’il a vécue en acteur majeur, pour laquelle il s’est dévoué, et dont il témoigne aujourd’hui était vraiment fondatrice pour le destin de notre pays.
Lui y croit fermement, mais il a décidé de se contenter de dire ce qu’il a vécu, ce qu’il a connu, ce qu’il a fait. Et c’est déja beaucoup, aimerait-on dire à celui qui fut un grand commis de l’Etat. Dans la préface de ce livre qu’il a choisi d’intituler «Le chemin de Bourguiba», c’est évidemment au leader qu’il rend hommage.
«Quoi qu’il en soit, je constate aujourd’hui que cette œuvre a perduré : elle structure encore fortement la culture politique de notre pays et sa culture tout court.
Parce qu’il y avait parmi ses fondateurs un maître d’œuvre qui a frayé le chemin, tracé une feuille de route et agi d’une manière exemplaire pour en établir les étapes.
Cet homme c’est Bourguiba, et c’est pour cela que ce livre porte son nom dans son titre. Pour avoir aimé la Tunisie d’un amour passionné et exclusif, pour avoir mis le sens de l’Etat au cœur du politique, pour avoir placé l’émancipation de la femme au cœur de l’émancipation sociale, pour avoir fait jouer la Tunisie dans la cour des grands de ce monde, Bourguiba a été un grand, très grand Tunisien.
Et s’il y a une singularité de la Tunisie dans le concert des nations, c’est à la singularité de Bourguiba qu’on le doit». Merci encore Si Driss Guiga de nous le rappeler.
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