Document de voyage et d’identité biométriques : Le passeport biométrique à l’horizon 2024 ?
Notre pays accuse un retard comparé à plusieurs pays arabes et africains qui disposent de ce type de documents biométriques, dont le Maroc et l’Algérie.
Renouveler un passeport ou une carte d’identité nationale s’apparente, le plus souvent, au parcours du combattant qui nécessite beaucoup de patience. Les raisons sont essentiellement en rapport avec les démarches complexes pour obtenir ces documents pénalisées par une lenteur administrative due notamment à un effectif réduit dans les postes de police. A l’approche de la fin de validité de ces documents, on a toujours les nerfs à fleur de peau et pour cause, le délai d’attente pourrait s’étaler sur des mois. En juillet dernier, le ministre de l’Intérieur a donné des instructions aux autorités compétentes pour faciliter aux citoyens les démarches, mais ils ont été surpris par une pénurie de passeports vierges qui n’a fait qu’allonger encore plus les queues d’attente dans les postes de police et la souffrance des citoyens.
Ce calvaire sera vraisemblablement bientôt fini avec le lancement de la carte d’identité et du passeport biométriques qui, signalons-le, a été approuvé lors d’une séance de travail au palais de la Kasbah tenue mercredi.
Pourquoi le passeport et la carte biométriques ?
Pour les experts, aucun document n’échappe à la falsification, qu’il s’agisse de passeports, de pièces d’identité, de billets de banque, etc, mais de nouvelles solutions technologiques ont été, ces dernières années, mises en œuvre, dont la biométrie, pour sécuriser davantage les documents de voyage et d’identité, tout en protégeant les données personnelles. C’est donc par souci de sécurité et pour lutter contre les moyens de plus en plus sophistiqués des fraudeurs aux quatre coins du monde.
Notre pays n’a pas été non plus épargné.
L’organisation internationale de police criminelle (Interpol) alerte que «les passeports volés ou perdus sont une mine d’or pour les terroristes et les criminels internationaux, car ils peuvent les utiliser pour franchir les frontières sans être repérés. Les auteurs de plusieurs attentats terroristes majeurs perpétrés au cours des dernières décennies se sont déplacés au moyen de passeports invalides». Et d’ajouter : «Même s’il n’est pas utilisé pour se déplacer, il peut servir à usurper votre identité. La personne qui détient votre passeport peut l’utiliser à des fins criminelles, par exemple pour ouvrir un compte bancaire dans le cadre d’activités de blanchiment d’argent».
Parmi les caractéristiques de sécurité conformes à la norme de l’Oaci, on pourra citer l’utilisation de papier avec filigranes, fibres et particules de sécurité, protection chimique, les graphiques de sécurité, encres fluorescentes, encres d’impression IR actives, image latente, encre optiquement variable. La puce électronique comprend des informations plus spécifiques que le nom, la date de naissance et la nationalité. Elle inclut aussi des données biométriques, telles que les empreintes digitales et la reconnaissance faciale ou rétinienne.
Enfin, un accord autour de la protection des données
Le nouveau passeport biométrique qui entrera en vigueur l’année prochaine comporte une puce électronique dans laquelle sont rassemblées les données personnelles de la personne concernée, à commencer par les empreintes digitales et la photo.
Ces données sont cryptées et ne sont accessibles que pour le propriétaire du passeport ou pour les agents chargés de la vérification des identités.
Toutefois, c’est la question de la protection des données personnelles qui inquiète l’Instance nationale de protection des données personnelles (Inpdp). L’ancien président Chawki Gueddès a été toujours contre le fait de remettre la base des données soit entre les mains des services du ministère de l’Intérieur, d’autant que le risque de manipulation de ces données et leur piratage n’est pas toujours à écarter.
La séance ministérielle présidée par le Chef du gouvernement, Ahmed Hachani ce mercredi 8 novembre, en présence du ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, du secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Mounir Ben Rjiba et de la présidente de l’Inpdp, Mme Hafsia Ardhaoui, les deux projets ( celui du passeport et de la CIN biométriques) ont été approuvés et vont être par la suite présentés au Conseil ministériel puis renvoyés à l’Assemblée des représentants du peuple.
La puce qui contient les données personnelles ne sera pas lisible à une grande distance, mais à seulement à quelques centimètres du lecteur, selon la déclaration de la présidente de cette instance à une radio privée. Elle ajoute que l’accès à la base de données pour le ministère de l’Intérieur ne sera possible qu’avec une autorisation judiciaire. Aucune date précise n’a été avancée pour l’entrée en vigueur des nouveaux documents biométriques, mais aussi bien le passeport que la CIN seront opérationnels avant la fin de l’année 2024, comme le stipule la recommandation de l’Office de l’aviation civile internationale.
Notre pays accuse un retard important comparé à plusieurs pays arabes et africains qui disposent déjà de ce type de passeport dont le Maroc et l’Algérie. Sur le plan logistique, les préparatifs sont en cours. La validité du nouveau passeport biométrique sera de dix ans contrairement à l’ancien passeport (5 ans), mais il coûtera plus cher, selon les estimations. Idem pour la nouvelle carte d’identité nationale.
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