Discussion générale sur le projet de loi de finances 2024 : «La Tunisie est capable d’atteindre un taux de croissance à 3% en 2024»
La séance plénière tenue hier à l’Assemblée des représentants du peuple a été consacrée à la présentation du projet de budget de l’Etat, de la loi de finances et du rapport économique pour 2024, en présence du Chef du gouvernement, Ahmed Hachani, et des membres du gouvernement.
Cela fait suite à l’approbation par le Conseil des ministres présidé par le Chef du gouvernement du projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2023, qui comprenait la mise à jour du budget de l’Etat pour 2023 et le projet de loi de finances pour 2024, le 12 octobre dernier.
L’élaboration du PLF-2024 intervenait dans un contexte international et régional marqué par l’expectative. Les multiples contraintes endogènes (crises économiques et financières) et exogènes (Covid-19, conflit russo-ukrainien, tensions géopolitiques), ont impacté négativement tous les indicateurs de développement social et de croissance, ainsi que le pouvoir d’achat des ménages, les équilibres des comptes, ainsi que le budget de l’Etat.
Sur fond de réformes
Notons que le projet de loi de finances pour l’année 2024 comprend, outre les dispositions relatives au budget, des dispositions fiscales et financières relatives à la consolidation du rôle social de l’Etat et à la garantie de l’approvisionnement du marché, au soutien du secteur de l’agriculture, de la pêche et des ressources hydrauliques et à l’appui de l’inclusion financière des PME, à l’encouragement de l’épargne et au renforcement de l’investissement. La gestion de la trésorerie de l’Etat et son alimentation régulière sont omniprésentes dans le projet.
Il s’agit également de dispositions relatives à la mise en place de mécanismes alternatifs pour financer la compensation, le soutien à l’économie verte et au développement durable, à la lutte contre l’évasion fiscale et à l’intégration de l’économie parallèle, à la conformité fiscale et au renforcement des garanties au profit du contribuable.
Selon le rapport sur le projet du budget de l’Etat, l’année 2024 est une année décisive pour mettre en œuvre les objectifs de développement, accélérer la relance économique, multiplier les opportunités d’investissement, de production, d’exportation et de création de postes d’emploi…
Amélioration du climat des affaires
Selon la même source, l’amélioration du taux de croissance demeure un objectif central dans le plan de développement au cours de la prochaine étape. Ce plan envisage d’atteindre une croissance du PIB de 2,1% en 2024 contre 0,9% en 2023. L’année 2023 se termine d’ailleurs sur un déficit identique à celui de l’année précédente (-7,7%), ramené à 6,8% du PIB grâce aux dons et aux saisies.
Le projet de budget économique prévoit une augmentation de la valeur ajoutée du secteur agricole de 1,8%, domaine devenu malheureusement imprévisible en raison du changement climatique. D’autres objectifs ou prévisions à l’affiche pour 2024, relatifs aux productions qui devraient atteindre 15 millions de quintaux pour le blé, un million de tonnes pour l’huile d’olive, et 389 mille tonnes pour les dattes.
Par ailleurs, le projet prévoit une révision de la loi sur l’investissement, du Code de change, des réformes pour mettre en œuvre des projets inscrits dans la stratégie de l’économie du savoir et de l’innovation, outre l’accompagnement des start-up.
Le rapport met l’accent sur l’amélioration du climat des affaires et le rétablissement de la confiance avec les investisseurs et les partenaires de la Tunisie afin de lui redonner son positionnement en tant que site attractif à l’échelle internationale
L’année 2024 verra aussi l’exécution des réformes structurelles et du plan de développement 2023-2025 qui reflètent les choix nationaux et esquissent les contours de la «vision Tunisie 2035». Ces réformes favoriseront une meilleure compétitivité de l’économie nationale.
Financement de l’économie
Les politiques financières inscrites dans le plan de développement 2023-2025 ont pour objectif primordial de contribuer à la relance de l’activité économique et la préservation des équilibres macroéconomiques, outre l’amélioration de la qualité des services financiers. A partir de l’année prochaine, le gouvernement veillera à la poursuite du projet de restructuration du secteur financier avec ses différentes composantes, au contrôle des institutions financières et à la révision de la loi organisant le marché financier tunisien.
Des solutions garantissant les ressources de financement de l’économie sont à mettre en œuvre en 2024, et ce en vue de préserver les grands équilibres. L’objectif est de réduire progressivement le déficit budgétaire à moins de 5% du PIB, d’orienter les finances publiques vers une trajectoire baissière du niveau d’endettement et de renforcer les équilibres. La rationalisation et la maîtrise des dépenses, dont essentiellement la masse salariale et la compensation, sont aussi recommandées.
Le budget de l’Etat est estimé pour l’année 2024 à 77,8 Mrds de dinars, moyennant une évolution de 9,3% par rapport à 2023, avec des hypothèses de croissance économique du PIB d’environ 2,1 % et un prix du baril de pétrole atteignant environ 81 dollars.
Selon les estimations de la Banque centrale de Tunis, le taux d’inflation baissera à 7,7% contre 9,4% sur l’année 2023. Actuellement, l’inflation est sur une trajectoire baissière chez les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie.
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