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Dhafer Sghiri : nous criminalisons la vie économique en Tunisie

 

Le député et rapporteur de la commission de législation générale à l’Assemblée des Représentants du Peuple, Dhafer Sghiri, est intervenu lundi 2 décembre 2024 sur les ondes d’Express FM pour discuter de la loi récemment adoptée par l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Cette loi vise à alléger les charges financières et à soutenir les entrepreneurs pour garantir la continuité de leurs activités.

L’invité de l’émission « Expresso » a expliqué que cette loi a été intégrée sous forme d’articles supplémentaires dans la Loi de finances et qu’elle concerne principalement la Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises (BFPME). Il a rappelé que cette banque traverse des difficultés financières pour diverses raisons, malgré le rôle important qu’elle a joué depuis sa création en 2001 en matière d’assistance et de financement des entreprises.

« C’est une banque étatique, et la loi qui la régit manque de souplesse », a déclaré Dhafer Sghiri. Il a précisé que cette initiative législative vise à rééchelonner les dettes et à supprimer les pénalités de retard.

M. Sghiri a également souligné que de nombreuses entreprises en difficulté demandent à rééchelonner leurs dettes auprès de la BFPME pour pouvoir continuer leurs activités. L’entrée en vigueur de cette loi dépend de l’adoption de la Loi de finances, qui aurait dû être approuvée le vendredi 29 novembre 2024. Cependant, cela n’a pas été possible en raison des divergences au sein de l’ARP.

Lors de l’entretien avec Wassim Ben Larbi, l’invité a ajouté que cette loi ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement. En particulier, la ministre des Finances, Sihem Nemsia Boughdiri, s’est opposée à cette loi et a même proposé un article qui, selon M. Sghiri, en a vidé le sens initial. Une réunion doit se tenir aujourd’hui à 10h pour décider du sort de cette initiative. M. Sghiri s’interroge sur les choix du gouvernement face à de telles initiatives, soulignant que celle-ci ne constitue pas un cavalier budgétaire et n’a pas d’impact sur les équilibres financiers de l’État.

« En Tunisie, nous ne donnons pas de seconde chance », a-t-il déploré. Il a ajouté : « Les entreprises qui survivent encore sont des résistantes », dénonçant les obstacles bureaucratiques et économiques qui freinent les activités économiques en Tunisie.

« Nous criminalisons la vie économique en Tunisie », a affirmé M. Sghiri, tout en signalant que le ministère des Finances proposera une nouvelle version de cette loi. Cependant, selon lui, elle ne sera pas adoptée si elle ne reste pas fidèle à la philosophie de l’initiative initiale.

Par ailleurs, M. Sghiri a annoncé qu’un article relatif à une amnistie touchant plusieurs secteurs serait dévoilé aujourd’hui.

En conclusion, Dhafer Sghiri a déclaré : « Le projet de Loi de finances n’apporte rien de nouveau aux Tunisiens et ne correspond pas à la vision du président de la République ».

H.K


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