Economie tunisie

Développement socioéconomique – Projet de réhabilitation du quartier Saïda-Ennassim : Quand l’infrastructure change des vies

 

En collaboration avec l’Agence de rénovation et de réhabilitation urbaine, l’Agence française de développement soutient et finance le projet de réhabilitation du quartier Saida Ennassim—commune de Oued Ellil dans le gouvernorat de La Manouba, et ce, dans le cadre du Programme de réhabilitation et d’intégration des quartiers d’habitation.  Ce programme vise à améliorer durablement les conditions de vie des habitants.

Sous un ciel de plomb, le quartier de Saida-Ennassim, situé dans la commune de Oued Ellil, au gouvernorat de La Manouba, le Programme de réhabilitation et d’intégration des quartiers d’habitation (Priqh1), un chantier colossal qui vise à redonner souffle et dignité à des quartiers longtemps laissés à l’abandon, semble avoir changé le quotidien de centaines de familles. L’Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine (Arru) mène la danse, sous l’égide du ministère de l’Équipement et de l’Habitat, et l’Agence française de développement (AFD), dans le cadre d’une réforme volontariste de la Politique de la Ville. À travers ce programme sont concernés 155 quartiers populaires, regroupant près de 864.500 habitants. Les chiffres sont impressionnants : un budget total de 617,585 millions de dinars pour transformer des lieux autrefois symboles de précarité en espaces où la vie pourrait enfin reprendre ses droits.

Plus qu’un simple projet d’infrastructures

« Ce programme traduit la volonté de l’Etat à répondre aux vrais besoins de la population et a pour objectif principal d ‘améliorer les conditions de vie des habitants dans les quartiers qui souffrent d’un déficit en infrastructure urbaine », explique Amel Chaouachi, la responsable du Pôle de développement urbain et appui  aux collectivités locales à l’Agence française de développement à Tunis. Il s’agit de bien plus qu’un simple projet d’infrastructures. Au cœur de « Priqh1 », il y a la volonté de bâtir une ville plus inclusive, et de toucher le plus de personnes possibles. Des équipements sociaux collectifs, des locaux industriels, tout un écosystème est imaginé pour relancer une dynamique de développement économique et social. La qualité des logements est une priorité, mais c’est surtout la qualité de vie qui est visée. Mieux se déplacer, mieux habiter, mieux respirer. « Après des années de l’intervention on voit clairement l’impact concret de cette intervention qui a pu faciliter la vie de plus de 7.500 habitants. Alors faciliter la vie, tout d’abord, à travers l’amélioration de la sécurité des femmes dans l’espace public grâce à l’installation de l’éclairage public, mais aussi par l’accès des jeunes et des enfants aux équipements sportifs et culturels et pour qu’ils puissent accéder aux mêmes loisirs et aux mêmes droits que n’importe quel jeune Tunisien », ajoute Amel Chaouachi.

Le respect de l’environnement n’est pas négligé

Dans cette vaste entreprise, le respect de l’environnement n’est pas négligé. Une gestion intelligente de l’énergie, la mise en place de modes de construction durables et l’amélioration de l’habitat doivent permettre de répondre à la question de l’avenir urbain dans un pays où l’étalement des villes devient parfois difficile à gérer. « La Banque européenne d’investissement et l’Etat tunisien participent au financement. En fait, nous avons deux programmes successifs, qu’on a appelés « Proville 1 » et « Proville 2 ». Le premier programme a débuté en 2012-2013, et le deuxième en 2017-2018. Ensemble, ces deux initiatives représentent environ 250 millions d’euros, ce qui est considérable. La part de l’Etat tunisien s’élève à environ 50 millions d’euros par programme, soit un cinquième du total. Le reste du financement provient de l’Agence française de développement, de l’Union européenne et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd)  avec des contributions dont les proportions ont légèrement évolué au fil du temps. Ce qui est particulièrement impressionnant, c’est de constater le travail effectué avec les populations, par le biais de petits investissements successifs », déclare à La Presse Cécile Couprie, directrice régionale Afrique du Nord de l’AFD. Notons que ce projet repose sur un partenariat historique, établi depuis plus de 30 ans, entre l’Etat tunisien et l’Agence française de développement, une collaboration qui vise à transformer durablement les conditions de vie dans le pays.

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