Dépôt des candidatures pour les élections de la FTF : Que peuvent-ils vraiment changer ?
Des listes assez légères et partisanes qui s’intéressent plus aux calculs électoraux dans un système bien verrouillé par les clubs votants. Un renouveau, vous y croyez ?
Pas de listes blindées, pas de vip, essentiellement pour le quota des ex-joueurs internationaux où les trois listes, qui ont déposé leurs candidatures, ont ramené des ex-joueurs de renom oui mais qui sont loin de la gestion sportive.
Trois listes, et trois têtes de listes qui émanent du système, à savoir Maher Ben Aïssa, ex-président de l’ASMarsa, Jalel Tkaya ,ex-membre fédéral, et Wissam Ltaïef, président de la ligue régionale du Centre. Les trois sont gestionnaires et dirigeants avec deux remarques qui s’imposent : Ltaïef est le pur produit du football des divisions inférieures et sa liste comprend des noms de dirigeants de clubs divisionnaires (sa stratégie est de cibler le collège électoral de la ligue 3 et le reste), alors que Jalel Tkaya et Maher Ben Aïssa sont plus connus médiatiquement pour avoir exercé soit dans des bureaux fédéraux précédents ou dans un club de ligue 1. Finalement, beaucoup de noms annoncés se sont abstenus pour diverses raisons. Il faut rappeler que les règlements actuels des élections, hérités de l’époque de Wadï El Jary, sont assez restrictifs au niveau des candidatures. Au-delà de ces détails de forme, ces trois listes ont-elles vraiment les moyens financiers, la bonne expérience, la personnalité, les relations internationales, la patience et le charisme pour réformer le football tunisien ? Ou est-ce qu’on se dirige vers presque le même système où chaque nouveau président de la FTF, appuyé par certains clubs influents et certains groupes d’intérêt, va faire le vide autour de lui petit à petit ?
Ce que l’on voit pour le moment est encore ce raisonnement «électoraliste» qui domine les débats. Maher Ben Aïssa, Jalel Tkaya et Wissem Ltaïef, tous les trois, ont joué sur l’équilibre entre les régions et les clubs sans apporter des indices de renouveau. Dans ces listes, plusieurs gérants de sociétés et hommes d’affaires, mais aussi (et comme d’habitude) ces juristes et avocats du sport qui représentent une variable principale. Des ex-présidents de club sont là et qui n’étaient pas forcément brillants et consensuels, et aussi des ex-membres fédéraux qui ont collaboré avec Wadï El Jary. Côté notoriété, la liste de Maher Ben Aïssa paraît mieux nantie, mais les noms ne sont pas, franchement, assez blindés. L’opinion sportive connaît plus les Néjib Ghommidh, Mourad Okbi ou Témime, mais on sait tous que le pouvoir de changement n’est pas entre leurs mains. La course pour appâter les votes a bien démarré, chaque liste propose ses offres pour les clubs et propose aussi ses hommes pour persuader ces clubs. La cagnotte ? C’est le collège électoral qui a permis à Wadï El Jary de régner sans partage, celui des clubs de la ligue 3 et des divisions régionales. Celui qui réussit à satisfaire ces clubs et ces régions n’aura pas de soucis à remporter les élections au premier ou au second tour.
Les gens de l’ombre…
Derrière les trois listes, il y a forcément des alliés et des parrains qui, dans l’ombre, tracent des lignes de conduite et imposent certains choix. Ils apportent l’argent aussi (nerf de la guerre électorale) et, en contrepartie, ces listes promettent certaines décisions et certains compromis. Ces gens de l’ombre sont forcément des anti-Wadï El Jary, ils veulent remplir le vide actuel et en même temps prendre leur revanche. Une chose est sûre, ces parrains de l’ombre ne sont pas forcément soucieux de la bonne santé du football tunisien, ni des réformes nécessaires à faire. Ce qui les intéresse, c’est leur ego, leurs intérêts. Ils veulent décider même indirectement via le bureau élu. Certains d’entre eux étaient d’ex-présidents de la FTF avant d’être effacés, d’autres n’ont d’objectif que de retourner à la CAF et à la Fifa. Ce qu’ils font, c’est aider même les trois listes en même temps pourvu qu’ils obtiennent leurs avantages.
Dans tout cela, ces trois listes-candidates ont-elles le pouvoir de changement ? Quel que soit le vainqueur, les chantiers qui attendent sont si vastes et contraignants et demandent une grande réactivité et capacité à réformer juste et vite. Et, bien sûr, la prochaine action du bureau fédéral ne sera pas autonome du ministère des Sports. C’est ce que les trois têtes de listes ne cessent de répéter. Ils ne sont pas en conflit avec le ministère des Sports. Et c’est un changement de fond, presque la seule promesse !
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