Déclaration finale du conseil national de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme
Dclaration finale du conseil national de la Ligue tunisienne des droits de lHomme
La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a publié dans la matinée de mardi 7 février 2023 la déclaration finale de son conseil national tenu les 4 et 5 février.
L’organisation a dressé son constat de la situation actuelle du pays notant l’impasse politique et l’aggravation de la crise alors que le fossé se creuse davantage entre le pouvoir en place et les composantes de la scène politique et de la société civile.
Revenant sur le faible taux de participation aux législatives anticipées de décembre 2022 – janvier 2023, la LTDH a avancé que la réticence des électeurs était due à la perte d’espoir dans une éventuelle amélioration de la situation politique et économique en l’absence de solutions pour sortir le pays des crises successives.
Elle a condamné la démarche du pouvoir en place qui persiste à saper les fondements d’un État civil et démocratique pour se concentrer sur l’instauration d’un pouvoir autocratique absolu rappelant que la révolution a éclaté en rejet d’un tel régime.
La LTDH a dénoncé la répression de la liberté d’opinion et d’expression à travers notamment le décret 54 rappelant la recrudescence du harcèlement des militants et activistes de la société civile, des journalistes, des blogueurs, des avocats, ainsi que des participants à des manifestations pacifiques.
L’organisation est, aussi, revenue, sur les tentatives du pouvoir en place de torpiller la justice et faire plier les magistrats pour liquider les opposants politiques en convoquant des civils devant les juridictions militaires, entre autres.
Elle a relevé la persistance de l’impunité dans le cas de violations des droits de l’Homme et les retards accusés à faire rendre des comptes aux corrompus et tous ceux qui ont commis des crimes contre le pays.
Notant que la souveraineté nationale continue de souffrir face à un engagement absolu dans des politiques sauvages de libéralisation, la LTDH a dénoncé la dégradation de la situation économique du pays – de par la forte dépendance financière à l’égard des institutions financières internationales – et la politique d’austérité qui a exacerbé la situation sociale des citoyens.
L’organisation a, dans ce sens, relevé la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen de par la hausse des impôts, la suppression des subventions sur les produits de base, la hausse significative du taux d’inflation, le gel des salaires, l’augmentation des taux de pauvreté et du chômage, l’aggravation du phénomène de fuite des cerveaux et de la migration clandestine.
Face à ce tableau noirci, la LTDH a réitéré ses revendications au sujet de l’annulation de tous les décrets qui portent atteinte aux fondements d’un État civil, aux droits et aux libertés. Elle a insisté, dans ce sens, sur la nécessité d’établir une vraie séparation entre les pouvoirs.
L’organisation a renouvelé son opposition aux incitations contre les composantes de la société civile. Elle a dénoncé les tentatives du pouvoir en place de réprimer les syndicats et le droit syndical ainsi que les campagnes de dénigrement ciblant la Centrale syndicale appelant à mettre un terme aux poursuites engagées contre des syndicalistes.
La LTDH a, également, souligné l’importance d’engager un dialogue pour sortir de la crise notant sa détermination – avec ses partenaires – à présenter un projet d’initiative de salut national qui vise à garantir l’État de droit, protéger les droits de l’Homme et les libertés publiques et individuelles et à assurer les conditions d’une vie décente pour tous les citoyens.
La Ligue des droits de l’Homme a aussi revendiqué la nécessité de révéler toute la vérité sur les assassinats politiques, notamment l’assassinat des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi et de tous les martyrs parmi les sécuritaires et militaires, appelant les forces vives du pays à faire pression pour que toutes les personnes impliquées dans ces assassinats soient sanctionnées.
N.J.
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