Début du silence électoral
La campagne électorale pour la présidentielle du 6 octobre 2024 s’est achevée théoriquement hier soir à minuit. Le silence électoral a donc été décrété aujourd’hui samedi 5 octobre, 24h avant le début du scrutin.
Le silence électoral interdit à tous les candidats les activités habituelles de campagne. Cette règle s’applique également aux équipes de campagne, mais aussi aux médias et interdit la diffusion de tout message pouvant inciter à voter pour un candidat ou un autre.
A l’étranger, le silence électoral a été décrété depuis jeudi 4 octobre. Les votes avaient démarré vendredi dans les circonscriptions de l’étranger et se poursuivront jusqu’au 6 octobre jour de scrutin en Tunisie. Trois candidats sont en lice, il s’agit de Ayachi Zammel, Zouhair Maghzaoui et Kaïs Saïed.
La campagne électorale aura été marquée par l’emprisonnement de M. Zammel accusé et condamné en première instance pour falsification de parrainages.
Elle aura aussi été marquée par l’absence d’un débat électoral, par l’absence, dans les médias, du candidat Kaïs Saïed pourtant président en exercice et dont l’usage aurait voulu qu’il s’adresse aux Tunisiens pour défendre son bilan et présenter son programme pour les cinq prochaines années. Seul Zouhair Maghzaoui est apparu dans les radios mais a refusé l’entretien avec la télévision nationale estimant que cela n’aurait eu aucun sens en l’absence de ses adversaires.
La semaine dernière une loi amendant la loi électorale a été votée à l’ARP puis signée par le président de la République et candidat, Kaïs Saïed. Cette loi retire au tribunal administratif toute prérogative liée aux contentieux électoraux, ce dernier ayant accepté des recours déposés par trois candidats déboutés par l’Isie et les ayant réhabilités par des décisions que l’instance a rejetées.
Le candidat Ayachi Zammel, ayant fait l’objet de condamnations, resterait certes cité dans les bulletins de vote mais les voix en sa faveur pourraient se voir annulées si l’Isie décidait de déposer un recours, auprès de la Cour d’appel à laquelle sont revenues les prérogatives du tribunal administratif, à la proclamation des résultats. Ce scenario a été évoqué par ses avocats qui ont souligné que s’il restait possible il serait tout de même légalement « controversé ».
R.B.H
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