Damj condamne une campagne visant les associations queer
Damj, l’Association tunisienne pour la Justice et l’Égalité a rendu public un communiqué, jeudi 19 septembre 2024, à la suite de la convocation reçue par la militante transgenre, Mira Ben Salah, coordinatrice du bureau de la région sud de l’association pour comparaître devant la brigade de la police judiciaire de Bab Bhar – Sfax, sans aucune autre information. D’autres convocations sécuritaires ont suivi pour des militants d’autres associations queer tunisiennes.
L’association note que ces enquêtes policières font suite à une vaste campagne lancée dans la soirée du 13 septembre 2024 par des centaines de pages influentes sur les réseaux sociaux, diffusant un discours fasciste. Elles ont été suivies de programmes télévisés et radiophoniques nationaux et étrangers, qui ont ouvert leurs espaces médiatiques pour lancer un discours incitant à la haine contre les associations queer et les militants du mouvement queer, appelant à leur emprisonnement et à leur liquidation.
D’après Damj, » tout cela a été résumé dans le manifeste électoral du candidat et président, Kaïs Saïed, qui s’est clairement adressé aux associations qui luttent pour la dépénalisation de nos communautés queer, et a tenté de promouvoir des projets sociaux et politiques réactionnaires avec lesquels nous sommes fondamentalement en désaccord et contre lesquels nous avons toujours lutté et continuons de lutter. Il a également accusé ces associations de trahison et de connivence avec des forces étrangères ».
Ainsi, l’Association Damj pour la Justice et l’Égalité réaffirme que les associations, groupes et militants du mouvement queer, luttent au sein d’un front uni et résilient, aux côtés des autres mouvements féministes, sociaux, jeunes et des droits humains.
Elle tient le ministère de l’Intérieur et le président Kaïs Saïed personnellement responsables de la sécurité et de la liberté de la militante Mira Ben Salah, ainsi que de la sécurité de ses militants et de ses locaux, soulignant qu’elle ne ménagera aucun effort pour défendre chaque membre de ce mouvement.
L’association appelle les autorités judiciaires à assumer leur rôle constitutionnel et légal de protection des droits et des libertés, et à s’opposer à toutes les poursuites visant à éliminer les militants et à les persécuter, en les jetant en prison.
Elle appelle, également, tous ses partenaires et les acteurs de la scène militante à se dresser comme un rempart face à cette situation d’intimidation et de répression de l’espace civil, qui étouffe toutes les bases du travail militant sur le terrain.
Rappelons que dans son manifeste électoral, le président-candidat, Kaïs Saïed avait indiqué : » Et que se taisent les porte-voix déchaînés et mercenaires…Ces porte-voix pleurent la liberté et la démocratie alors qu’ils manifestent chaque jour sous la protection de la police. En fait, un certain nombre de ces manifestations, qui ne comptent parfois que quelques dizaines de participants, versent de fausses larmes sur la démocratie. Il est ironique que ces manifestants tiennent les mêmes discours et que ceux qui appellent à l’application de la chariâa se retrouvent avec ceux qui prônent l’homosexualité, et que ceux qui s’accusent mutuellement se retrouvent dans les mêmes manifestations… ».
S.H
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