Concert de Amal Maher au Festival International de Carthage : Un triomphe devant un théâtre archicomble
Avec son exceptionnelle voix de feu, la chanteuse égyptienne Amal Maher a été sur scène le 10 août dans le cadre de la 58e édition du Festival international de Carthage.
Après 9 ans d’absence, elle a retrouvé son public pour un concert exceptionnel où l’alchimie était intacte et le souffle toujours puissant. Un spectacle passerelle entre ses deux univers : son propre répertoire et des reprises de chansons des grandes icones de la musique arabe.
Le retour de Amal Maher à la scène musicale d’une manière générale a été un événement tant attendu à l’échelle arabe, vu qu’elle a annoncé sa retraite et s’est éclipsée pendant quelques années pour des raisons personnelles. Cette période de ressourcement a visiblement nourri de nombreuses rumeurs par rapport à sa vie privée, jusqu’à ce qu’elle signe son grand retour en 2023 avec «Ana lessa kwaissa». Le titre de l’album (Je vais bien) en dit long sur sa détermination et ses ambitions, tout comme les paroles poignantes des chansons qui y figurent.
Devant un théâtre archicomble, le monologue de bienvenue de la star égyptienne a été particulièrement chaleureux. Le public n’a pas arrêté d’applaudir et de crier son nom. Aux premières loges, on voyait des fans lever de grandes pancartes avec ses posters et des phrases d’accueil. Accompagnée d’une trentaine de musiciens, elle a interprété, au début, avec une émotion à fleur de peau, des tubes extraits de son dernier album. Le concert a été entamé avec «Ana bardou el asl». L’interprète a continué à dévoiler son talent avec élégance, sensibilité et authenticité avec d’autres chansons très appréciées telles que «Law kan bikhatri ana» son célèbre duo avec Rached Al Majed ou encore «Seket El Salama».
Lors de cette performance, elle est parvenue à charmer son audience grâce à son interprétation sincère et passionnée. Les spectateurs ont loué sa voix puissante et émotive, ainsi que sa capacité à créer une connexion intime avec le public. Elle a interprété quelques extraits qui ne figuraient pas dans le programme de la soirée sans musique, à la demande de ses fans. On s’est même régalé à la voir prendre des selfies avec son propre téléphone, captant en arrière-plan des milliers de spectateurs. C’est un moment de complicité où elle se rapproche de ses admirateurs, créant ainsi des souvenirs mémorables. Les premières notes de «Sidi Mansour» ont déchaîné les applaudissements et les cris de la foule vibrant d’admiration et d’enthousiasme. L’interprétation de cette chanson folklorique tunisienne rendue célèbre par Saber Rebai s’est accompagnée d’une prestation scénique surprenante par l’énergie qu’elle dégage, faisant bouger les spectateurs. Des sonorités rythmées et dansantes, on en avait besoin. Par la suite, la chanteuse a enchaîné avec un répertoire qu’elle maîtrise à la perfection. En reprenant des extraits de «Akdheb alik» de Warda, elle a créé une atmosphère si prenante, si envoûtante que les spectateurs se sont laissé emporter avec elle, fredonnant en chœur les refrains et les couplets.
Ce voyage musical féerique qui a transcendé les styles et les époques s’est poursuivi avec «Alf lila w lila» de Oum Kalthoum. D’ailleurs, c’est bien Amal Maher qui a prêté sa voix à l’actrice Sabrine pour un feuilleton biographique retraçant la vie de la diva du monde arabe. Depuis, cet univers qui, visiblement, l’habite, marque tous ses concerts. En dépit du succès de ses propres chansons, ces reprises sont toujours réclamées par le public et elles sont attentivement écoutées, constituant en soi une expérience entière et mémorable. En effet, elle a été récemment à Djeddah, où elle a chanté de grands classiques sur des arrangements du célèbre compositeur et chef d’orchestre Omar Khayrat qui l’a accompagnée. La star possède le talent qu’il faut pour aborder ces morceaux et tisse en parallèle une identité vocale faite de force, de densité et d’émotion. Pour ce concert à Carthage, elle a réduit l’espace qu’elle réserve d’habitude aux mélodies naguère chantées par les grands noms de la musique arabe. En contrepartie, elle nous a offert un survol éloquent de ses tubes, fruits de collaborations avec les paroliers et les musiciens les plus doués de sa génération.
En somme, entre reprises et nouveautés, l’univers de Amal Maher est un voyage émotionnel où chaque note résonne avec le cœur de ses fans. Sa voix et son échange convivial ont réussi à créer des souvenirs durables et à renforcer le lien indéfectible entre l’artiste et son public qui espère la revoir prochainement.
Le Festival international de Carthage se poursuit jusqu’au 17 août avec des spectacles tunisiens et le concert du musicien sénégalais à la renommée internationale Youssou N’dour. La clôture sera assurée par Assala.
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