Commentaire | L’histoire ne leur pardonnera jamais
Si les gouvernants de la décennie noire continuent encore à être décriés, l’idée que la Tunisie reparte avec de nouvelles alternatives et de nouvelles prérogatives fait de plus en plus son chemin. Une Tunisie complètement recomposée. Une Tunisie totalement débarrassée de ceux qui lui avaient tellement porté préjudice. Une Tunisie qui a encore la belle opportunité de se revendiquer autrement. Loin des intérêts personnels et partisans. En toute transparence et dans un État de droit.
De la décennie noire et des gouvernants de l’époque, tout particulièrement le mouvement Ennahdha et ses alliés contrenatures, l’histoire ne retiendra que les dérapages et essentiellement une décomposition fatale de la société Tunisienne. Des échecs, des tribulations, et autant de défaillances, aujourd’hui encore difficiles à admettre et à vivre et qui avaient entrainé le pays là où il est actuellement.
Pendant plus de dix ans, rien de bienfaisant et de bienveillant n’avaient été accomplis. Les difficultés conjoncturelles s’étaient ajoutées aux insuffisances innées des hommes et des femmes qui n’étaient suffisamment prêts pour gouverner. En dix ans, les principes de la bonne gouvernance s’étaient dilués. Les mauvais choix multipliés. Rare étaient les fois où le pays trouvait vraiment ses repères.
L’on n’hésitera pas ainsi à considérer cette période chaotique de la Tunisie comme étant le temps d’abaissement et du déchirement pathétique du paysage politique, mais aussi le temps de l’avilissement économique et social. A des années lumières des vrais hommes d’Etat qui avaient écrit l’histoire de la Tunisie et qui avaient su définir une véritable identité Tunisienne, les gouvernants de la décennie noire avaient œuvré sans boussole, éparpillés et désemparés dans pratiquement tout ce qu’ils avaient entrepris.
Les espoirs sont permis
L’histoire ne pardonnera jamais à des hommes et des femmes qui s’étaient taillés pendant dix années de suite et sans répit les prérogatives de décideurs n’ayant ni les aptitudes, ni les profils et ni la légitimité pour être là où ils étaient, ou encore pour assurer les responsabilités pour lesquelles ils n’avaient aucun lien. On voyait mal ces gouvernants de l’époque associer leurs actions, mais aussi leurs convictions, aux valeurs de la révolution. Encore moins aux aspirations d’une Tunisie meilleure et bonifiante.
L’histoire ne pardonnera jamais l’implication des hommes et des femmes dans des décisions, des actes et des discours qui étaient le symbole de la décadence. Aujourd’hui, la Tunisie veut tourner le dos à une époque et un milieu vilipendés pours leurs dérives. Mais c’est la majorité écrasante des Tunisiens qui en payent encore le prix fort. Encore merci, tous ceux qui étaient passés par là. À tous les niveaux de responsabilité!…
Aujourd’hui et avec un peu de recul on n’en voit pas comment la Tunisie en était arrivée là sans que la responsabilité du mouvement Ennahdha et des ses alliés n’ait été totalement engagée.
Si les gouvernants de la décennie noire continuent aujourd’hui encore à être décriés, l’idée que la Tunisie reparte avec de nouvelles alternatives et de nouvelles prérogatives fait de plus en plus son chemin. Une Tunisie complètement recomposée. Une Tunisie totalement débarrassée de ceux qui lui avaient tellement porté préjudice. Une Tunisie qui a encore la belle occasion et la belle opportunité de se revendiquer autrement. Loin des intérêts personnels et partisans. En toute transparence et dans un Etat de droit.
Cela nous amène à penser aux besoins et aux priorités qui n’ont jamais été placés à leur juste valeur du temps de la décennie noire. Les profils ne manquent pas et il devient ainsi nécessaire que le pays se revendique de manière complètement différente, voire dans l’opposition absolue avec les défaillances qui avaient marqué les dix ans qui ont suivi la révolution.
Les espoirs sont permis. Les bonnes volontés sont toujours là.
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