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Commentaire : Dhafer El Abidine et les silences du cinéma tunisien 

Dhafer El Abidine a dû s’adresser au moins à une dizaine de responsables qui n’ont pas fait leur boulot, avant d’adresser cette déclaration au Président de la République à la clôture de la 35e édition des JCC.

Et l’acteur tunisien en connaît un bout sur ce calvaire quand il s’agit de tourner un film. C’était pour lui la croix et la bannière pour obtenir une autorisation de tournage lorsqu’il a tourné son film « Ghodwa » en Tunisie.

Rappelons que lors de l’hommage qui lui a été rendu aux JCC, Dhafer el Abidine a sollicité le Président de la République pour qu’il facilite l’octroi de l’autorisation de tournage pour les producteurs tunisiens. Une autorisation pourtant aisément accordée aux producteurs étrangers quand ils viennent tourner sur nos terres !

Sous d’autres cieux, il suffit de s’adresser à un seul bureau pour que toutes les procédures soient accomplies avec le sourire en guise de cerise sur le gâteau. Pourquoi faut-il galérer à chaque fois quand il s’agit de tourner un film tunisien ? Pourquoi le cinéma tunisien est-il encore sous l’emprise de cette bureaucratie asphyxiante ? Pourquoi l’expérience du guichet unique censée faciliter cette procédure n’a pas réussi chez nous ? Pourquoi faut-il avoir une administration bicéphale (Direction de l’audiovisuel et Cnci) où le producteur est assimilé à une balle de tennis entre les deux ? Et surtout jusqu’à quand notre cinéma restera-t-il dépendant des fonds étrangers qui s’immiscent dans ses canevas d’écriture sous la menace de lui fermer les portes des festivals internationaux ? C’est aussi une question de libération de notre audiovisuel !

La déclaration de Dhafer El abidine s’appelle aussi un cri de ras-le- bol contre les silences dans le monde de la production cinématographique.

C’est une première dans l’histoire des JCC qu’un acteur s’adresse au Président de la République! C’est le dernier recours certes, et c’est bien !

Mais faut-il encore une  intervention du Chef de l’Etat en personne pour trancher le nœud gordien, alors que la décision à prendre est supposée être du ressort d’un responsable ?

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