Cinéma | Netflix et Ridley Scott tournent en Tunisie

Est-ce le retour des grosses productions étrangères en Tunisie ? Nous l’espérons bien. Netflix et la société de Ridley Scott tournent une partie du remake de «La chute du Faucon Noir» à Tozeur. Nous espérons que les responsables du tourisme de la culture et de la communication vont construire sur ce «retour» pour intéresser le plus de producteurs au site «Tunisie» et ne feront pas fuir, par trop de tracasseries, ceux qui investissent dans les décors de notre pays.

Il s’agit d’un remake de Black hawk Down (La chute du Faucon Noir) de Ridely Scott, produit en 2001 dont la deuxième partie sera tournée en Tunisie entre fin juin et début juillet. Les producteurs ne sont autres que Netflix et Ridley Scott «RSA Ridley Scott And Associates». Ainsi cette grosse production sera tournée par le réalisateur Sam Hobkinson dans le gouvernorat de Tozeur.   

«Le tournage durera deux mois et il fera tourner toute une économie dans la ville de Tozeur, dit Moez Kamoun de Sinbad Productions qui est le producteur exécutif en Tunisie. Pour le moment, l’Administration tunisienne et les ministères impliqués nous soutiennent et j’espère que cela va continuer». A’ la question : est-ce le retour du film étranger américain en Tunisie ? Moez Kamoun a répondu, «Oui ça pourrait être le retour si on change de comportement. C’est-à-dire il faut être beaucoup plus réactif avec ce genre de producteurs et éviter les lourdeurs administratives. Nous passons trop de temps dans la paperasse au lieu de concentrer notre énergie dans le service. Mais pour le moment tout va bien… 

Rappelons qu’à cause de la décennie noire et des problèmes sécuritaires, la Tunisie est complètement sortie de la liste des grands studios américains et anglais. Ce retour peut être considéré comme un bon signe puisque certains producteurs ne voulaient même pas entendre parler du site Tunisie.

«Le site Tunisie est revenu sur la liste des grands producteurs mais comment revenir au Top de la liste ? S’interroge Moez Kamoun. C’est une autre paire de manches ! Parce que si on ne vise pas le haut de la liste on peut être facilement éliminés. Pour le moment ils sont revenus par ce qu’ils connaissent la qualité de service de notre société mais à un certain moment il faut le soutien de l’Etat». Suffit-il de distribuer des dépliants dans les festivals pour ramener des productions étrangères en Tunisie ?   

«C’est un métier qui fonctionne de bouche-à-oreille et par réseautage et c’est peut-être sur cela qu’il faut compter, répond Moez Kamoun, et puis lorsque les gens sont satisfaits de la qualité de services, ils vont en parler autour d’eux dans les milieux de la production. Parce que, si on ne sait pas assurer, tout le réseautage tombe à l’eau. Maintenant nous n’avons plus que le Maroc qui offre ces services il y a aussi les Émirats arabes unis, la Jordanie, l’Arabie Saoudite. Devant cette concurrence nous devons changer notre façon d’agir. Nous manquons de beaucoup de choses que nos concurrents offrent. Nous n’avons pas par exemple une société d’hélicoptères et d’avions privée. Je connais des producteurs qui refusent d’aller de Tunis dans un village du sud en voiture par exemple. Et nous avons perdu un projet à cause de ce détail. Sur un autre plan nos concurrents offrent des avantages fiscaux, chose que nous n’offrons pas en Tunisie. Partout dans le monde c’est considéré comme un secteur économique à part entière, en Tunisie c’est encore un secteur secondaire».

Le hic c’est que tous les responsables sont au courant de la liste des choses à faire pour arriver en tête de liste de la concurrence mais personne n’a proposé un projet solide ! Les médias tunisiens ont glosé sur l’importance de ce secteur qui est pourvoyeur d’un grand nombre de touristes comme au Maroc où le nombre de visiteurs a explosé après le tournage de «Game of thrones». Il est temps de considérer les tournages étrangers comme un secteur économique à part entière non pas comme une activité secondaire.   

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