Culture

Chroniques de la Byrsa: Pologne, Boulogne, Bologne et les autres

Aujourd’hui, à la Byrsa et partout ailleurs dans le pays et même dans le monde, en particulier grâce à l’internet, les ondes hertziennes et autres fibres amènent chez vous des acteurs visibles et invisibles devenus indissociables de votre quotidien : les journalistes et autres communicateurs de l’audiovisuel. Ils vous apportent à espaces de temps réguliers des informations sur les temps présents et passés et des projections sur l’avenir dans tous les domaines. C’est dire l’importance de leur rôle dans la formation de votre cognition et de votre opinion.

Parmi les qualités requises auprès de ces compagnons de tous les instants, la rigueur, non seulement quant à la crédibilité de l’information mais également de son énoncé. Je parle de la diction. Il est, en effet, très important de pouvoir immédiatement identifier les personnes ou les lieux évoqués dans le message transmis et de pouvoir facilement faire le distinguo, par exemple, entre « Pologne », Boulogne (en France) et Bologne (en Italie). Borel, le commissaire européen aux Affaires étrangères, est indistinctement appelé Bouril, Boural, Brel et Dieu sait encore de quelle manière. Les noms propres de personnes ou de lieux sont ainsi quasi systématiquement écorchés au point d’en devenir méconnaissables.

Et que dire de l’ ‘’Unescoa’’ ou de Darmanina (sic !) ? C’est une autre tare qui s’est installée depuis quelque temps déjà et qui est aussi désagréable à l’audition que préjudiciable à la compréhension. Il s’agit de la manière dont certains lisent leurs textes en arabe littéraire dans les journaux (plus particulièrement à la télévision). La fin de chaque mot est indistinctement prolongée par un ‘’aa’’ qui fait fi des règles de la grammaire…et qui induit de la confusion dans la lisibilité de l’information. Qui, en effet, comprendra facilement que « ardhoua » veut dire « ardh » (terre) ?

Les exemples rapportés plus haut ne sont que d’authentiques échantillons prélevés dans quelques journaux parlés mais surtout télévisés (allez savoir pourquoi). Il en est semé à profusion à chaque édition. C’est vérifiable à chaque rendez-vous avec les infos. Cela trahit une médiocre formation (la diction est un métier) mais aussi la faiblesse de l’encadrement. C’est à croire que les cadres de la maison éditrice ne s’intéressent pas à la production de leurs équipes et ne sont peut-être pas eux-mêmes « à niveau ». Sinon, comment s’expliquer que, à plus d’une reprise, dans la même chaîne, un animateur parle de la rue « Char’digoule » sans que personne ne le rectifie ?

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