Culture

Chroniques de la Byrsa: Mais pourquoi perdre le nord (III) ?

Partis de Cap Angela, le point le plus septentrional d’Afrique situé dans le gouvernorat de Bizerte, nous avons été amenés à faire une incursion dans le passé, du plus lointain au plus proche, afin de mieux cerner le problème que nous avions en tête en évoquant ce sujet.

Nous voici aujourd’hui parvenus à notre dernière étape pour boucler la boucle.

Cap Angela, rappelons-le, a été officiellement proclamé en 2014 comme étant le point le plus au nord du continent. Automatiquement, la question vient à l’esprit : et quel est le point le plus au sud de ce même continent ? L’idée la plus répandue est qu’il s’agit du Cap de Bonne Espérance, en République d’Afrique du Sud.

Sur les cartes, c’est le point le plus saillant du cône sud-africain. En fait, le dernier bout de terre africaine en direction du sud est le Cap des Aiguilles (Cape Aghulhas, tel que l’ont nommé ses découvreurs en 1488, les marins portugais). Cette destination est courue par des visiteurs venus de tous les azimuts.

En 2017, à l’initiative d’acteurs locaux de la société civile et du ministère du Tourisme, un petit monument a été inauguré au pied du phare érigé en 1890, un beau petit monument sorti des ateliers de l’artiste Hichem Bakhti. On a célébré cet événement avec beaucoup d’enthousiasme, dans la mesure où, sans jeu de mots, l’endroit, situé à une dizaine de kilomètres du chef-lieu du gouvernorat, pouvait devenir une destination-phare pour la région de Bizerte. En effet, outre sa position unique, cette contrée dispose de très belles plages s’étendant sur plusieurs kilomètres en bordure d’une forêt de pins, de vignobles et de champs d’oliviers ponctués de magnifiques falaises et criques.

A l’ombre de la pinède, des visiteurs viennent célébrer à leur manière la singularité de l’endroit

Si, dans un premier temps, l’engouement du public s’est manifesté par l’organisation d’excursions en direction du site, le soufflet n’a pas tardé à retomber dans la mesure où la desserte de l’endroit n’était pas régulière et son accès chaotique sur plus d’un kilomètre avant l’arrivée.

Surtout, vu l’absence sur place de commodités pour accueillir les visiteurs. On n’installe pas une attraction dans un endroit désert en l’absence d’une route, sans parking, ni une aire de repos et de restauration, ni d’articles-souvenirs à rapporter chez soi.

Mais que l’on se rassure, l’endroit n’est pas boudé par tout le monde. A l’ombre de la pinède, des visiteurs y viennent pour célébrer à leur manière la singularité de l’endroit, sa beauté et sa tranquillité à force libations et vociférations. Et, à défaut d’emporter avec eux des souvenirs de l’endroit avant de retourner à leurs pénates, ils y laissent les leurs sous formes de bouteilles vides, de tessons, de canettes et d’autres détritus. A l’occasion, ils ne manquent pas de dégrader le monument érigé à la gloire de leur incivisme.

L’article Chroniques de la Byrsa: Mais pourquoi perdre le nord (III) ? est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.


lien sur site officiel

Source :

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page