Culture

Chroniques de la Byrsa: Mais pourquoi perdre le nord ? (II)

Nous disions dans notre livraison de dimanche dernier à propos de Cap Angela, sur la côte bizertine, que le fait que cet endroit soit le point le plus au nord du continent africain peut nous procurer une légitime fierté. On dira que ce fait n’est ni de notre faute ni de notre mérite. C’est vrai. Mais il vient en renfort à bien d’autres particularités qui font de ce pays si ce n’est une exception, comme nous l’avons clamé haut et fort au lendemain de la glorieuse Révolution, du moins vient-il souligner une identité que bien d’autres pays, du continent et d’ailleurs, nous envient. Et nous ajoutions en conclusion de notre chronique, que, de toute façon, cette caractéristique a bien d’autres implications que purement géographiques.   

Pour commencer, elle nous ouvre les yeux sur une réalité que nous avons tendance à méconnaître : notre amarrage au continent. Elémentaire, mon cher Watson ? Ce n’est pas si évident. Faisons un effort et essayons de nous rappeler par quel vocable nous désignons les Subsahariens ? Vous avez dit «Africains» ? C’est bien ça. Et c’est comme si nous, nous ne le serions pas ! Ce «hiatus» se traduit par un comportement qui peut avoir des conséquences plus ou moins souhaitables. Nous en avons vécu diverses manifestations, certaines très malheureuses.

Les premiers, au nord du contient, à jeter des ponts

par-dessus le Sahara pour établir un courant
d’échanges fructueux

L’appartenance au continent africain ouvre des horizons pleins de promesses. Nous en avons été, dans les années 60 et débuts 70 du siècle dernier, pleinement conscients. Malgré la modestie de nos moyens, nous avons été les premiers, au nord du continent, à jeter des ponts par-dessus le Sahara pour établir un courant d’échanges fructueux. Rappelons-nous : la création des Journées cinématographiques de Carthage avait pour objectif de promouvoir le cinéma africain et arabe, le président Habib Bourguiba a effectué un périple dans l’Ouest africain qui l’a conduit jusqu’au Golfe de Guinée à la faveur duquel bien de multiples accords de coopération ont été conclus; Tunisair a établi une liaison aérienne régulière avec la Mauritanie et le Sénégal; la Société tunisienne de banque a ouvert des agences dans ces deux pays; des coopérants tunisiens dans les domaines de l’enseignement et de la santé notamment ont été envoyés au sud du Sahara; l’Armée nationale a fourni des contingents pour l’instauration de la paix et l’assistance humanitaire dans divers pays dans le cadre de missions dépêchées par l’ONU; etc. Puis, au milieu de la décennie 70, l’élan a été brisé. Par cécité politique. Par incurie. Par coupable impéritie.

(A suivre)

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