Culture

Chroniques de la Byrsa: Été de chiens, en deux tableaux (II)

Les chiens errants sont décidément d’actualité, cet été. Dans notre précédente, nous avons évoqué la situation de ces bêtes qui se comptent actuellement en milliers à travers tout le pays et qui, en solitaires ou en hordes plus ou moins fournies, pullulent dans nos espaces publics : rues, places et terrains vagues.

Ceux qui ont l’expérience de la gent canine savent que, généralement, ces bêtes, sauf celles qui, dans leurs rangs, ont eu à souffrir de maltraitance sévère, ne sont pas hostiles, loin de là, même si celles qui sont parvenues à se tailler un « territoire » le défendent quand elles le sentent menacé par des congénères et même les humains quand ceux-ci, par des comportements inappropriés, leur font peur. Ces animaux se mettent alors, toutes canines dehors, à aboyer de plus en plus fort et donnent l’impression d’être sur le point d’attaquer. La consigne est alors de ne pas s’affoler, ne pas effectuer de gestes brusques, et surtout de ne pas fuir. Au contraire, il faut s’immobiliser. Cela « fixe » les bêtes. Puis s’adresser à elles sur un ton calme, rassurant.

Tout est rentré dans l’ordre et les deux parties se retirent en paix

Car, ici comme pour tant d’autres situations similaires, tout est question de communication. Comment faire sentir à un chien apeuré que je ne suis pas animé par des intentions agressives mais, au contraire, amicales ? Tout est là, surtout lorsque le bipède est un enfant ou une personne sujette à des peurs paniques. Personnellement, je m’accroupis (il est important de ne pas donner à la bête l’impression d’être dominée par la taille) puis je me mets à parler gentiment. A ce stade, la tempête s’apaise, les aboiements cessent, les yeux n’émettent plus d’éclairs, les queues ne sont plus dressées  comme pour l’abordage ni les lèvres retroussées. Autant de signaux indiquant que tout est rentré dans l’ordre et que les deux parties peuvent se retirer dans l’ordre et en paix.

Dans la livraison précédente, au titre de l’amitié que peuvent nous témoigner ces bêtes errantes, j’ai rapporté le cas de cette artisane qui, chaque jour, se fait escorter par une « brigade » de ces chiens à l’aller et au retour de son travail. Sans contrepartie que des caresses. Aujourd’hui, pour clore cette escapade canine, j’aimerais partager cet autre tableau qui s’est offert à moi, un jour de la semaine dernière, en fin de journée sur la route qui conduit de la Byrsa à Sidi Bou Saïd en passant par la Malaga, légèrement avant le cimetière militaire américain. Là, des deux côtés de la chaussée, j’ai vu sortir de derrière les haies une nuée de chiens et de chats de toute forme et de tous âges. Ils couraient vers des personnes qui, renseignements pris, viennent régulièrement leur fournir de l’eau et des victuailles.

La bienveillance est dans les deux camps.

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