Chkoundali : pourquoi refuser des prêts à faible taux du FMI et en accepter d'autres à taux élevé '
Chkoundali : pourquoi refuser des prts faible taux du FMI et en accepter d’autres taux lever ?
Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali, est intervenu mercredi 6 novembre 2024 sur les ondes de Jawhara FM au sujet de la suppression des licences et de la modification de plusieurs cahiers des charges.
L’invité de « Sbeh El Ward » a déclaré que « l’objectif de supprimer certaines autorisations administratives et de réviser les cahiers des charges est de libérer l’investissement et le marché, de se débarrasser de la bureaucratie et d’améliorer l’indice de compétitivité ». Il a également indiqué que l’indice de compétitivité est déterminé par le Forum économique mondial (Davos) et que la Tunisie occupait la 32e place au niveau mondial et la 4e place arabe avant la révolution du 14 janvier 2011, mais qu’elle est désormais classée 95e mondialement, d’où une chute de 63 rangs. Il a expliqué que ce recul important est dû à deux facteurs liés aux autorisations et aux cahiers des charges.
Ridha Chkoundali a également précisé que « le classement de la Tunisie a chuté en termes d’efficacité du marché industriel, passant de la 33e à la 113e place, soit une dégringolade de 80 rangs, et en termes de niveau de développement des affaires, de la 42e à la 101e place mondiale, soit une perte de 59 rangs» tout en soulignant qu’avant la révolution, la Tunisie était en avance sur le Maroc, qui est aujourd’hui classé 24e.
M. Chkoundali a confirmé qu’: « après l’annulation de la première série d’autorisations en 2018, la Tunisie a gagné 8 places ». Il a également ajouté que « l’élimination des autorisations s’est faite par phases : la première série avec 25 autorisations, la deuxième avec 27 autorisations, et la troisième avec 33 autorisations. »
Concernant les cahiers des charges, l’expert économique a noté que 167 cahiers des charges seront révisés. Des révisions qui porteront sur les documents administratifs requis et les conditions techniques pour exercer l’activité. Il a souligné que « les cahiers des charges actuels sont difficiles et complexes, ce qui freine les jeunes investisseurs et les créateurs d’entreprises ». Il a aussi ajouté que « la plupart des cahiers des charges sont faits sur-mesure pour certains investisseurs disposant de moyens financiers importants, ce qui conduit à une économie rentière. »
L’invité de Hatem Ben Amara a également expliqué qu’un rapport de Davos a énuméré, entre 2022 et 2024, les dangers qui menacent l’économie tunisienne. En effet, six dangers sont mentionnés, notamment la fragilité de l’État, l’élargissement du commerce illicite, l’inflation, la stagnation de l’économie, la rareté des ressources hydriques, les problèmes liés aux matières premières et, enfin, le chômage.
En contrepartie, M. Chkoundali a expliqué : « Le principe dans cette orientation est l’abolition des licences et l’exception concerne les cahiers des charges », précisant ainsi que les secteurs qui interviennent dans des domaines de sûreté nationale, tels que la santé et la sécurité alimentaire, doivent répondre à des conditions précises.
Finalement, Ridha Chkoundali a déclaré que les choix du gouvernement sont conformes aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI), avec qui la Tunisie a suspendu les négociations. « Si on applique les recommandations du FMI, alors pourquoi ne pas négocier un prêt avec un faible taux d’intérêt qui ne dépasse pas 2% ? », a déclaré Ridha Chkoundali, s’interrogeant sur l’orientation du gouvernement vers la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) pour obtenir des prêts affichant des taux d’intérêt de 10%.
H.K
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