Chkoundali : même le FMI n'a pas osé présenter le même chiffre de croissance que celui mentionné par Maddouri
Chkoundali : mme le FMI n’a pas os prsenter le mme chiffre de croissance que celui mentionn par Maddouri
Le professeur universitaire en sciences économiques, Ridha Chkoundali a considéré que les hypothèses présentées par le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, dans le cadre de la plénière dédiée au projet de la loi de finances pour l’année 2025 étaient difficiles à atteindre.
« Même le Fonds monétaire international n’a pas osé mentionner un tel chiffre… Les estimations de la croissance économique pour 2025 ne dépassent pas 1,6 %… Réaliser une croissance de 3,2 % en augmentant le taux d’investissement à 16% du PIB exige la garantie du climat adéquat à cela… Il ne peut pas être atteint par un budget de l’État reposant sur l’austérité dans la majorité de ses chapitres et par une loi de finances globalement fiscale, dominée par une approche comptable plutôt qu’économique » a-t-il écrit sur son profil Facebook à la date du 11 novembre 2024.
Ridha Chkoundali a, aussi, indiqué que le chef du gouvernement s’est focalisé lors de son allocution prononcée devant les élus de l’Assemblée des Représentants du Peuple et du Conseil national des régions et des districts sur les entreprises communautaires. Selon lui, Kamel Maddouri a évoqué ces structures en tant que moteur de croissance et de création de richesse alors qu’elles font encore leurs premiers pas. L’expert en économie a indiqué que les entreprises communautaires ne pouvaient pas remplacer le secteur privé, premier acteur dans la création de richesse, mais peuvent, dans le meilleur des scénarios, le soutenir.
« Il est donc impossible de fonder toutes les stratégies économiques sur cette approche… Nous ne savons pas encore si cette nouvelle expérience distincte des traditions économiques de la Tunisie, réussira ou échouera… La création d’une ligne de financement de vingt millions de dinars, assortie de 10 millions de dinars supplémentaires pour ces entreprises, face à une enveloppe complète de 21 milliards de dinars dédiée à l’emprunt intérieur de l’État, risque de priver le secteur privé de la liquidité nécessaire au financement de l’investissement privé et pourrait ne pas contribuer à atteindre la croissance économique programmée pour l’année prochaine » a-t-il ajouté.
Ridha Chkoundali a, aussi, considéré que le projet de loi de finances de l’année 2025 comportait des dispositions en opposition aux slogans utilisés par le chef du gouvernement, Kamel Maddouri dans son discours évoquant l’État social. Il a considéré que le projet de loi nuisait à la classe moyenne constituée essentiellement de compétences nationales (médecins, ingénieurs, universitaires…). Il a cité, à titre d’exemple, la révision du barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Ridha Chkoundali a indiqué que le discours du chef du gouvernement, dans sa partie réservée au bilan de l’année 2024, répondait aux attentes des bailleurs de fonds et des institutions financières internationales telle que le Fonds monétaire international (FMI). Les réalisations du gouvernement se résument à un taux de croissance de 1,6%, à une maîtrise du déficit de la balance commerciale et du déficit budgétaire, à une stabilisation des réserves en devises, à une baisse de l’inflation et au respect par l’État de ses engagements étrangers. Selon l’expert en économie, ses données pourraient faciliter les négociations entre le gouvernement et le FMI.
« Le chef du gouvernement aurait dû s’adresser aux Tunisiens en se concentrant sur des données les impactant, à savoir la dégradation du pouvoir d’achat, chose qu’il n’a pas abordé une seule fois, la dégradation de l’employabilité et de la croissance économique, qu’il considère comme étant une réalisation, n’est en premier lieu qu’une estimation du FMI et non celle du ministère de l’Économie… et en second lieu, difficile à atteindre » a-t-il écrit.
Par ailleurs, Ridha Chkoundali a assuré que certaines mesures présentées dans le projet de loi de finances pour l’année 2025 pourraient avoir un impact positif sur l’économie tunisienne. Il a cité à titre d’exemple la révision du cadre législatif touchant aux changes, à l’investissement, à l’accès au financement, la création d’un plan de développement spécifique à chaque district, la réforme de l’infrastructure numérique, la restructuration de l’Office des Terres Domaniales, la révision du code des eaux et l’acquisition d’équipements permettant de produire et de transporter les phosphates.
S.G
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