Economie tunisie

Chebbi: La souveraineté du dinar risque d’être touchée

Lors de son intervention, ce  lundi 11 septembre 2023, dans  Mosaïque +, le président de l’organisation « ALERT », Louay Chebbi,  a critiqué la déclaration du président de la République, Kais Saïed, sur la nécessité de mettre fin à l’indépendance de la Banque centrale, estimant que cela «portera atteinte à la souveraineté du dinar tunisien», soulignant qu’il n’est pas possible que la BCT prête à l’Etat sans recourir à la planche à billets.

Chebbi a expliqué que l’indépendance de la BCT est la garantie que les prix n’augmenteront pas, affirmant : «Lorsque nous mettons une grande quantité d’argent sur le marché, l’offre augmente et, par conséquent, les prix augmentent également».

Il a également souligné que l’organisation considère que « la Banque centrale n’est pas indépendante à l’heure actuelle, même après que celle-ci ait été approuvée après la révolution», expliquant cela en disant qu’elle n’est «pas indépendante de l’autorité politique» en «injectant de l’argent dans l’économie et pour que les banques prêtent à l’État.

Dans le même contexte, il a évoqué ce qu’il a qualifié de «cartel des banques», qui empêche la concurrence entre elles et les amène à imposer des taux d’intérêt élevés. Il a commenté en disant : «Au lieu de combattre et de briser le « cartel bancaire », l’État aura recours à l’injection d’argent sans compensation pour ses produits… ce qui entraînera une hausse des prix».

Il a poursuivi en expliquant : « La souveraineté du dinar et sa valeur est la dernière chose qui ne devrait pas être touchée en Tunisie… quand nous donnons la possibilité à l’autorité politique d’imprimer de la monnaie, cela tuera le dinar et la confiance en lui ».

Il a également souligné, dans le même contexte, que les recettes de la Banque centrale ne dépassent pas 700 millions de dinars, alors que les besoins d’emprunt de l’Etat sont dix fois supérieurs. Il a conclu que cela signifie nécessairement que la banque centrale aura recours à la planche à billets pour accorder ces prêts, comme il l’a confirmé.

Il a déclaré : « C’est un gros problème. La banque centrale n’a pas de rendement pour ses prêts. Pourquoi prendre le risque ? »

Chebbi a également prévenu, lors de son intervention, que la Tunisie perdrait la confiance de la communauté internationale après cette procédure, déclarant : «Les pays ne peuvent plus avoir confiance en nous et en notre monnaie… et ils n’ont aucune raison de nous prêter».
 


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