Culture

Cérémonie d’ouverture des Journées Théâtrales de Carthage : Que la fête du théâtre commence

«Chaque mot, chaque sourire, chaque larme, chaque mouvement, chaque danse est résistance».

La 25e édition du festival international «Journées Théâtrales de Carthage», qui se poursuivra jusqu’au 30 novembre 2024, a débuté ce samedi 23 novembre par une cérémonie d’ouverture au Théâtre municipal de Tunis. Acteurs, réalisateurs et amateurs de théâtre ont pris place aux côtés d’invités de renom pour lancer cette semaine de célébration du théâtre,  voix des opprimés et des défenseurs des causes justes et du droit à la liberté et à la dignité dans le monde entier.

C’est l’actrice tunisienne Sawssen Maâlej qui a donné le coup d’envoi de la soirée en jouant, non sans humour, un monologue extrait d’une pièce de la femme de théâtre hors pair, Raja Ben Ammar. La maîtresse de cérémonie a cédé par la suite la parole à M. Mohamed Mounir Argui, directeur artistique et président du comité d’organisation de cette édition des journées théâtrales de Carthage. Professeur principal émérite de théâtre, comédien et metteur en scène, Argui a inauguré son discours par une citation de Bertolt Brecht : «En période de grande oppression, tout acte simple devient un acte de résistance». Ainsi, «chaque mot, chaque sourire, chaque larme, chaque mouvement, chaque danse est résistance», a-t-il déclaré en soulignant le rôle du théâtre dans la diffusion des valeurs humanistes pour un monde plus juste et plus libre. Un appel universel à la liberté qui s’est poursuivi avec la prestation du chanteur et guitariste palestinien Chedi Zaqtan puis d’un tableau émouvant en  hommage à toutes les victimes en Palestine, en Syrie, au Liban, au Soudan et partout dans le monde. Une pièce saisissante de frissons et de magie, faisant écho aux événements internationaux, a été interprétée par des enfants, avec en arrière-plan, sur un écran géant,  des animations représentant la guerre, les réfugiés, les cités détruites par les bombardements et  la souffrance des enfants dans toute leur innocence. Une prestation circassienne au Mat chinois a captivé les spectateurs au cœur de ce tableau. Des notes de musique ont accompagné cette performance, brillamment jouées par un quator d’instruments à cordes et le pianiste Sami Ben Said.

La pièce a apporté une note d’optimisme, montrant que le mal est temporel. La vie reprendra son visage d’avant dans les territoires sous oppression, tel est le message porté par les couleurs festives à la fin.

Un hommage a été rendu par la suite aux acteurs de théâtre qui nous ont quittés. Des portraits de Saâdi Zidani, Mahjouba Ben Saad, Abdelaziz Belgayed Hsine, Mohamed Mourali, Mourad Karout ont défilé sur l’écran géant. La chanteuse Raoudha Abdallah a interprété, avec sa voix envoûtante, «Weedtek bel chams wel gamra», un titre phare de Yasser Jradi,  artiste engagé aux talents multiples, décédé il y a quelques mois. Comme le théâtre est un art intégrant, une dernière performance musicale a été livrée par la troupe «Oyoun Al kalam» de Khemaïes Bahri. La cérémonie a été émaillée par la remise de trophées à des noms qui ont marqué la scène théâtrale tunisienne, à commencer par le musicien Khemaïes Bahri lui-même, le décorateur Mounir Ben Youssef, en hommage aux figures de l’ombre qui œuvrent dans  les coulisses, et les acteurs tunisiens Yahya Al Faydi,  Mokdad Salhi et Mohamed Madiouni. Le public présent a également accueilli avec un torrent d’applaudissements Amel Baccouche, célèbre pour ses rôles de femme forte et engagée, de Didon à Electre et Fatma Bahri, qui, à 78 ans, a prononcé un discours particulièrement émouvant en évoquant ses 60 ans de carrière. Les derniers trophées ont été remis à l’acteur syrien Mamdouh Al Atrach et à Sami Jamaan de l’Arabie Saoudite.

Rappelons que cette semaine sera riche en rencontres, en partages et en célébrations de la créativité débordante qui caractérise le théâtre avec des invités de différentes régions du monde. La section «Théâtre de la Liberté» où l’art prend source derrière les barreaux se poursuit encore cette année dans une expérience unique dans le monde arabe.

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