Ce soir, « Majazz » de Malek Lakhoua à Dar Lasrem : Un alliage parfait
À chaque fois que Malek Lakhoua est sur scène avec un projet personnel ou avec un groupe, la passion se reflète dans sa manière d’être. Son histoire avec le jazz remonte à très loin, peut-être à une enfance lointaine, voire à une vie antérieure. Son parcours est fait de rencontres, de collaboration, de fusion musicale et spirituelle. À chaque rencontre un souffle nouveau, une voie qui s’ouvre sur le monde infiniment libre du jazz.
Après une première en décembre dernier au club Tahar Haddad, le nouveau projet de Malek Lakhoua «Majazz» a ouvert la toute dernière édition de Siccajazz el Kef en mars dernier, puis voilà une nouvelle date avec un nouveau public dans le cadre du festival de la médina ce soir à Dar Lasrem. Joli écrin pour projet précieux et fin car Majazz est une pure poésie, un instant jazz hors du commun, où l’échange est fluide, les fusions coulent de source et le ton en est particulier. Pas facile d’adhérer à des projets qui mélangent les identités, il faut d’abord en être bien imprégné pour éviter de tomber dans l’exhibitionnisme et la performance sans émotion. Tout est question de dosage, de subtilité et de synergie. Car Majazz est une métaphore qui évoque des sonorités plurielles qui se conjuguent ensemble. Le terme renvoie aux notions de «métissage» ou «alliage». Et ce ne sont pas de simples expressions, mais une maîtrise du langage, des sensibilités et des particularités de chaque instrument, chaque musicien et chaque empreinte. Cette formation réunit des musiciens de deux continents et quatre pays différents : le vibraphoniste italien (basé à Paris) Nicholas Thomas, le trompettiste français Quentin Ghomari, le contrebassiste suisse (basé à Vienne) Andreas Wealti et les deux oudistes tunisiens Aziz Essaied et Mouna Chtourou, avec le batteur Malek Lakhoua qui compléte la liste. Ce projet, conçu et signé par le batteur Malek Lakhoua, est une réunion, réunion entre potes, entre passionnés. C’est aussi la liberté de donner libre cours à l’imagination et à l’imaginaire. Chacun s’approprie la mélodie ou la phrase, l’affine, en fait ses variations et la rend au centre d’une vibration collective. Un travail d’échange, d’aller-retour, on passe la main d’un instrument à un autre, on laisse de la place pour des individualités, à une voix qu’on découvre, celle de Mouna Chtourou qui prend à bras-le-corps les intentions et leur donne de son être. Une voix qui interprète, sans paroles, sans mots, un souffle, une idée. Tel un récit dans un schème, les compositions circulent à travers cordes et cuivres rendant des sonorités orientales du oud tunisien et plusieurs instruments jazz à l’instar de la batterie ou la trompette, un ensemble homogène et vibrant.
Ce soir, Majazz fera voyager le public du festival de la Médina, une sensibilité différente et une spiritualité particulière coloreront certainement ce projet. Un Voyage musical garanti et beaucoup de plaisir.
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