Economie tunisie

CDC | Fuite des talents et start-up : Comment protéger l’avenir de la Tunisie ?

 

La Tunisie est à un tournant décisif de son histoire, où la fuite des talents et des start-up est devenue une menace imminente pour son économie. Au milieu de ce défi, une lueur d’espoir émane de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), qui s’est engagée à retenir les esprits créatifs et les entreprises novatrices.

La 25e session du Forum International de Réalités a été le théâtre d’une discussion capitale lors d’une table ronde sur le thème «La fuite des cerveaux et la fuite des start-up : une véritable menace pour l’économie tunisienne.» Au cœur de cette problématique, se trouve le rôle clé de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) dans la préservation des talents et la promotion de l’innovation en Tunisie.

Le défi de retenir les talents et les entreprises innovantes

Najia Gharbi, directrice générale de la CDC, a mis en lumière l’engagement continu de l’institution depuis 2020 pour relever ce défi complexe. La CDC a développé des mécanismes de financement novateurs pour encourager la rétention des start-up et des talents en Tunisie. Parmi les initiatives phares figure la loi StartupAct, promulguée en 2018, qui a établi un cadre juridique propice au développement des start-up. «Notre approche innovante repose sur deux piliers fondamentaux : le soutien à l’écosystème entrepreneurial et l’investissement ciblé», a souligné Mme Gharbi.

La CDC est au cœur de la gestion de ces programmes, élaborant une série de mécanismes de financement visant à soutenir les start-up. Parmi ceux-ci, le programme Flywheel et les mécanismes Deal et Sail, offrant des subventions pour le démarrage d’entreprises ou pour les levées de fonds, ont été particulièrement efficaces pour soutenir les start-up à différentes étapes de leur développement.

L’une des avancées significatives est la création du fonds de fonds (Anava), reconnu pour son rôle crucial dans l’écosystème start-up tunisien. Face à l’incapacité des banques traditionnelles à financer les start-up, Anava investit dans des petits fonds, qui à leur tour financent les start-up, favorisant ainsi une croissance durable. Cette initiative audacieuse illustre un engagement à long terme visant à consolider l’économie tunisienne.

«Le constat partagé est que la Tunisie connaît une perte de talents, souvent en quête d’opportunités à l’étranger. Cette réalité a incité la CDC à entreprendre des actions depuis 2020 pour contrer cette tendance préoccupante. L’objectif ultime de ces initiatives n’est pas seulement de retenir les start-up en Tunisie, mais aussi de les préparer pour une expansion mondiale, étant donné que le marché national peut être limité pour leur croissance. La CDC vise à donner aux start-up les moyens nécessaires pour accéder à la mondialisation et à la globalisation, en leur offrant des mécanismes de financement attractifs», a précisé Mme Gharbi.

Réforme de la réglementation des changes

Le rapport Start-up Genome, publié récemment, souligne l’évolution significative de l’écosystème start-up tunisien, avec une avancée notable de 10 places dans le classement mondial entre 2020 et 2023. Cette progression est cruciale pour positionner la Tunisie sur la carte mondiale des écosystèmes start-up, une reconnaissance jusque-là inédite.

La Tunisie brille également en termes d’attractivité pour les talents technologiques, se hissant au sommet du classement mondial en offrant un environnement abordable. Cette première place s’étend même à toute la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), plaçant la Tunisie parmi les 15 premiers au niveau mondial, aux côtés d’écosystèmes très évolués.

“Pourtant, malgré ces succès, la réglementation de change en Tunisie crée des contraintes pour les start-up et les investisseurs étrangers, limitant la sortie de devises et entravant la croissance des start-up locales. Une nouvelle loi sur le change est attendue pour lever ces barrières. La question qui se pose à ce niveau est la suivante : la Tunisie risque-t-elle de perdre un nombre important de talents et de start-up en raison de ces contraintes réglementaires ? La réponse est oui, car le phénomène est déjà en cours. Environ 30.000 à 40.000 compétences tunisiennes dans le domaine numérique ont quitté le pays, principalement pour la France, le Canada et l’Allemagne du Sud”, a encore précisé Najia Gharbi.

Face à cette situation, la directrice générale de la CDC a affirmé qu’il est essentiel de distinguer deux problématiques : la fuite des talents et la fuite des start-up. Les compétences quittent le pays pour diverses raisons, notamment des opportunités de carrière à l’étranger. En revanche, les start-up quittent parfois la Tunisie en raison des contraintes réglementaires actuelles, ce qui peut bloquer leur croissance et les inciter à se délocaliser.

“L’écosystème start-up tunisien est en pleine effervescence, mais pour assurer son essor continu, il est impératif d’aborder les problèmes liés à la réglementation des changes. La Tunisie souhaite que les talents et les start-up restent et prospèrent dans le pays, et la réforme de la réglementation de change est un élément clé pour atteindre cet objectif”, a-t-elle encore précisé, tout en ajoutant qu’il est temps de lever ces barrières et de permettre aux start-up de s’épanouir pleinement sur la scène internationale, tout en conservant le talent local et en attirant davantage d’investissements et que la CDC continue de jouer un rôle central dans cette démarche pour garantir un avenir prometteur à l’économie tunisienne.

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