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CAN 2025 | Éliminatoires – 2e Journée (17h00) | Gambie- Tunisie: L’approche doit changer

La victoire à la toute dernière minute du match contre Madagascar ne doit pas nous bander les yeux sur les erreurs de casting de certains  profils de joueurs et les lacunes apparues dans le système de jeu choisi. Faouzi Benzarti doit inventer et proposer autre chose contre la Gambie.

Comme dans une phase finale d’une grande aventure telle que la Coupe du monde ou la  Coupe d’Afrique , le premier match d’une phase éliminatoire pour ces grandes épreuves conditionne le deuxième.  La Tunisie ne doit pas jouer la rencontre face aux Scorpions de Gambie au Stade d’El Jadida, en terre marocaine, comme elle a évolué devant les Barea de Madagascar au Stade de Radès. Outre que le style de jeu de ces deux adversaires de notre groupe est différent, il y a nécessité de corriger certains choix contestables qui ont rendu le système défaillant. Les Aigles de Carthage sont aujourd’hui devant l’obligation d’offrir un meilleur visage , de livrer une partie avec plus de rythme dans le jeu, plus de rapidité dans la transition, plus d’intensité et de variété dans le travail d’approche de la zone des 30 mètres de vérité, de percussion et d’efficacité  dans la surface des 16m50 de l’équipe gambienne. Ce n’est pas avec une domination stérile du débat, une supériorité dans la possession du ballon non concrétisée par un bon taux d’efficacité et de réussite devant qu’on peut signer les grands succès qui font vibrer et chavirer les supporters de l’équipe de Tunisie, assoiffés et sevrés d’un football de qualité depuis bien longtemps. On n’exige pas un spectacle de rêve,  un match référence qui restera dans les annales comme celui de France – Italie de vendredi mais un minimum, toutes proportions gardées, de cette générosité dans l’effort,  de cette présence physique,  de cette habileté technique, de ce duel tactique entre techniciens, de cette âpre bataille pour le contrôle des opérations au milieu de terrain, de cette efficacité dans la surface de l’adversaire et de ces buts de très belle facture qui auréolent les rencontres de grande envergure

La grande révolution dans le jeu doit commencer

Faouzi Benzarti a avoué lui- même que son grand objectif est de rendre le jeu de l’équipe de Tunisie porté plus vers l’offensive et plus spectaculaire.  L’occasion lui est donnée dans de tels matches avec des équipes africaines de deuxième niveau pour passer à cette grande révolution dans le football tunisien.  On attend de Faouzi Benzarti, lui qui s’affirme être un bourreau de travail, qu’il soit plus exigeant avec ses joueurs dans leur performance individuelle à leurs postes et dans leur rendement dans leur compartiment afin de créer ce bon assemblage de talents qui se complètent et de dégager ce solide collectif qui gagne et qui séduit.

Correctifs impératifs

La piètre prestation devant les Malgaches a montré où le bât blesse.  En défense,  la charnière centrale Yassine Meriah- Montasser Talbi est ce qu’il y a de plus sûr malgré des petits errements dans la couverture et une relance un peu lente et trop stéréotypée .  Les deux défenseurs centraux ont pris plus d’assurance et se sont mieux mis en confiance après la grande révélation de Amen Allah Memmich comme meilleur dernier rempart dans les buts et sa confirmation de postulant légitime au grade de gardien numéro un de la sélection. Sur les côtés,  la blessure de Yan Valery a tout chamboulé.  La seule opportunité pour le remplacer était d’offrir à Raed Bouchniba sa première sélection.

Ça n’a pas fonctionné à merveille mais le joueur peut progresser en attendant de s’imposer. La remarque vaut pour lui comme pour Ali Abdi, sur le flanc gauche,  qui doit augmenter le volume de ses montées offensives et les une – deux avec l’attaquant de son couloir et soigner ses centres, ses passes dans un mouchoir et avoir le sens du but quand il est dans une belle position pour conclure. Le ballon de Hamza Khadhraoui pour Ali Abdi à sept minutes de la fin du match de jeudi était une très belle opportunité pour un latéral pour marquer, mais a été gâché par le manque d’adresse du joueur pour lober un gardien sorti en catastrophe pour fermer l’angle de tir. Les latéraux, c’est bien connu et reconnu,  sont les armes secrètes de toute équipe pour ouvrir les grandes brèches dans une défense même en béton.

Problème dans la transition

Au milieu du terrain ce sont la relance rapide, la projection fulgurante vers l’avant et la reconversion des demis de récupération en milieux offensifs créateurs qui ont fait défaut. 

La lenteur de Aissa Laidouni, la petite forme physique actuelle de Mohamed Ali Ben Romdhane n’ont pas aidé pour avoir cette rampe de lancement des attaques dans le dos d’un adversaire en déséquilibre qui laisse beaucoup d’espaces. Or, ce n’est plus un secret, les meilleures équipes sont celles qui réussissent les transitions rapides. Pour un match, Ferjani Sassi a été la solution de bénédiction en se trouvant sur la bonne trajectoire du centre parfait de Bilel Mejri pour bien ajuster sa reprise de la tête et marquer le but de la délivrance, mais ce genre d’action doit se répéter tout au long du match pour user une arrière-garde trop recroquevillée. Y- a – il d’autres options avec un Youssef Msakni toujours utile dans le travail d’approche avec son large potentiel technique, mais encore dans le doute, côté santé et fraîcheur physique ? Franchement,  la marge de manœuvre est trop étroite même si le miracle peut venir de Houssem Tka ou de Moatez Zemzemi pour pallier même en partie  cette grande défaillance.

Une attaque de combat

Contre Madagascar, la formule de la première ligne de front de l’équipe n’a pas été une grande réussite. Radhouane Ben Ouannes, défenseur gauche reconverti en attaquant de couloir droit, c’était du n’importe quoi. 

Ali Youssef, choisi comme pointe, c’était aussi un mauvais pari. Les premiers critères de choix d’attaquants performants sont la vélocité, la puissance et la vitesse pour avoir cette force de percussion dans la surface.  Bilel Mejri,  très efficace dans les duels et bon dernier passeur, a donné une bouffée d’oxygène sur le couloir. Hamza Khadhraoui, technicien très rapide et habile dans l’ouverture de failles dans les espaces les plus réduits, est une expérience à renouveler. 

L’absence de Elyes Achouri s’est fait sentir, Saifallah Ltaief, qui joue dans le même registre et qui a les mêmes qualités, ne doit pas être sacrifié. En pointe, la puissance physique indispensable pour la réussite dans les duels aériens place Haithem Jouini en tête  devant Ali Youssef. Seifeddine Jaziri avec un meilleur flair du but, même s’il n’est pas le grand Wahbi Khazri à son apogée,  mérite aussi une chanc. C’était un peu ridicule quand même de lui préférer un défenseur même avec son grand gabarit comme Nader Ghandri pour courir derrière le but de la délivrance.  Notre adversaire, la Gambie, c’est une bonne ligne d’attaque, mais c’est aussi une défense très perméable.  Alors profitons de sa fébrilité derrière pour aligner dès le coup d’envoi une attaque de combat. Car marquer les premiers dans une telle rencontre, c’est aller tout droit vers un succès convaincant qui nous mettra du baume au cœur après toutes les difficultés éprouvées dans le premier match contre Madagascar pour tirer par les cheveux,  sans gloire, une victoire des plus laborieuses. 

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