Culture

Blue Wind Project présente, du 13 au 30 octobre 2024, «Créer, c’est résister à la honte d’être un homme», une exposition d’Omar Bey et Gladys Kalichini, dans le cadre de Jaou Tunis : Lumière sur les artistes de la diaspora

 

«Dans les contextes politiques et sociaux actuels, l’art devient un moyen de dénoncer les injustices, tout en représentant un refus de se conformer aux normes établies ou aux attentes de la société, en promouvant une manière de penser indépendante et non conventionnelle».

Fondé en 2021 à Sidi Bou Saïd par Khadija Hamdi, une historienne de l’art basée entre la Tunisie et l’Espagne, le Blue Wind Project est un programme d’expositions abrité essentiellement par la galerie Le violon bleu et construit autour de la (re)découverte d’artistes émergents et/ ou en milieu de carrière, dont le travail reflète les préoccupations sociales des pays du sud.

Le projet se concentre sur les artistes de la diaspora, dans le but de leur permettre une visibilité dans leurs continents d’origine. Les expositions sont souvent accompagnées de conférences et de tables rondes avec la participation de curators, de critiques d’art et autres collectionneurs de différents horizons.

Dans le cadre de la 7e édition de Jaou Tunis, la biennale des arts contemporains prévue du 9 octobre au 9 novembre 2024 et qui mettra en avant les œuvres de plus de 60 artistes venus du Sud Global, le Blue Wind Project propose, du 13 au 30 octobre courant, une exposition personnelle de l’artiste tunisien Omar Bey, intitulée «Crée, c’est résister à la honte d’être un homme», en dialogue avec des œuvres de l’artiste zambienne Gladys Kalichini.

Emprunté à la philosophie deleuzo-guattarienne, le titre de l’exposition «Créer c’est résister à la honte d’être un homme» suggère que la honte est l’un des motifs de l’art et de la pensée qui participent à libérer la vie que l’homme a emprisonnée. Cette honte se manifeste «devant la bassesse et la vulgarité d’existence qui hantent les démocraties» (Gilles Deleuze et Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ?), et la création devient une forme de résistance contre les aspects honteux de l’existence humaine.

«Dans le contexte politique et social actuel, l’art devient un moyen de dénoncer les injustices, tout en représentant un refus de se conformer aux normes établies ou aux attentes de la société, en promouvant une manière de penser indépendante et non conventionnelle», note la curatrice de l’exposition, Khadija Hamdi.

«En pensant au projet dans le cadre du festival d’art contemporain, Jaou Tunis 2024, et à cette résistance à la honte que nous renvoient les actualités du moment, c’est l’atelier d’Omar Bey qui m’a naturellement traversé l’esprit. Il s’agit d’un ancien palais beylical datant du milieu du XIXe siècle, un lieu délabré et improbable entre Le Kram et La Goulette, au bord d’une mer triste et silencieuse», ajoute-t-elle, soulignant que l’exposition ne tire pas son acuité de l’improbabilité des lieux, mais de la confrontation des œuvres des deux artistes : «Un artiste tuniso-britannique qui occupe le palais de ses ancêtres beylicaux et une artiste zambienne qui ravive la mémoire des femmes ayant combattu pour la liberté et résisté au régime colonial en Zambie. Un duo de deux Afriques qui confère à ce lieu une dimension éthique et existentielle, où créer devient un moyen de lutter contre la honte et la déception d’être humain».

Né en 1973, Omar Bey explore la peinture, le collage et l’assemblage de médias mixtes à partir d’objets trouvés. Les concepts qu’il aborde tournent autour des excès paradoxaux de l’homme moderne.

Gladys Kalichini, elle, née en 1989, est une artiste visuelle et chercheuse originaire de Lusaka en Zambie. Son travail s’articule autour de notions d’effacement, de mémoire, ainsi que de représentations et de visibilité des femmes dans les histoires de la résistance coloniale.

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