Blouses Blanches: La grève pour se faire entendre !
Les déserts médicaux et la pénurie de médecins représentent des problèmes endémiques dans de nombreux pays mais, en Tunisie, ces aspects sont aggravés par le phénomène de l’exode des médecins vers l’étranger. En effet, des centaines de médecins tunisiens ont choisi de quitter le pays à la recherche de meilleures conditions de travail, de salaires plus attractifs et de perspectives de carrière. Autant de facteurs déterminants et objectifs qui justifient, à leurs yeux, cette émigration massive.
Le secteur de la santé a connu des jours meilleurs. Même si la crise du coronavirus avait interpellé les autorités quant à la nécessité de le soutenir davantage, rien n’a été fait pour remettre à flot les établissements de santé publics.
C’est dans ce contexte que les blouses blanches, affiliées à l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) ont décrété une grève de deux jours, demain 20 et après-demain et 21 juillet. En effet, médecins, pharmaciens et médecins-dentistes ont décidé de briser le silence et d’entrer en grève pour dénoncer d’abord et surtout les conditions de travail, à côté d’autres requêtes.
Selon le texte de préavis de grève, cette décision trouve son origine dans ce que les grévistes appellent des décisions unilatérales et abusives prises par les autorités de tutelle et ce qu’ils appellent «une injustice dont ils sont victimes».
Imed Khelifi, secrétaire général-adjoint du syndicat général des médecins, pharmaciens et médecins-dentistes relevant de l’Ugtt donne plus de précisions. Lui qui déplore une situation catastrophique des structures hospitalières rappelle que cette grève ne concerne que les établissements de première ligne, tels que les dispensaires et les hôpitaux locaux et régionaux, rien ne change pour les CHU.
«Cela fait une année que les négociations avec les autorités sont suspendues, en dépit des accords conclus», a-t-il regretté, laissant entendre que la majorité de leurs revendications portent sur l’amélioration de tout le système de santé et, notamment des infrastructures hospitalières.
Les parties syndicales réfutent également les dernières réformes relatives aux cursus universitaires qui excluent, selon leurs dires, les médecins généralistes. Publié en avril 2019 dans le Journal officiel de la République tunisienne (Jort), le décret gouvernemental portant organisation des études en médecine avait fait polémique. Et pour cause : une nouvelle réforme qui stipule le lancement d’une nouvelle spécialité, celle de la médecine de famille destinée uniquement aux étudiants qui ont décidé de la choisir en fin de cursus. Les médecins généralistes praticiens exigent, aujourd’hui, d’avoir accès à cette spécialité et de ne pas la limiter uniquement aux étudiants qui ont décidé d’opter pour celle-ci après cinq années d’études.
Selon le syndicat, ce décret gouvernemental stipule, en effet, des études de cinq ans pour les étudiants qui ont choisi de se spécialiser en médecine de famille, suivies de trois années de stage. Dans ce contexte, il a souligné la nécessité d’élargir la possibilité de spécialisation aux médecins généralistes praticiens exerçant dans le secteur public et dont le nombre s’élève à quatre mille. Et ce, sous forme de formation complémentaire ou d’études de master spécialisé sans passer par le concours de résidanat afin d’obtenir le statut de médecin spécialiste en médecine de famille.
L’exode massif des médecins vers l’étranger
Imed Khelifi, secrétaire général-adjoint du syndicat général des médecins, pharmaciens et médecins-dentistes souligne le fait que cette grève ne concerne guère les urgences des hôpitaux. Le responsable syndical soulève, en revanche, qu’il n’y a pas assez de médecins, notamment dans les régions intérieures du pays. «Imaginez que dans certains hôpitaux, il n’y a qu’un seul médecin», a-t-il regretté, insistant sur le fait que leurs revendications portent sur la réforme de l’ensemble du secteur de la santé qui est, selon ses dires, en détérioration.
Les déserts médicaux et la pénurie de médecins représentent des problèmes endémiques dans de nombreux pays mais, en Tunisie, ces aspects sont aggravés par le phénomène de l’exode des médecins vers l’étranger. En effet, des centaines de médecins tunisiens ont choisi de quitter le pays à la recherche de meilleures conditions de travail, de salaires plus attractifs et de perspectives de carrière. Autant de facteurs déterminants et objectifs qui justifient, à leurs yeux, cette émigration massive.
De même, il existe une disparité dans la répartition des médecins sur le territoire tunisien, avec une concentration plus importante dans les grandes villes, tandis que les régions rurales et moins nanties ont moins d’accès aux services médicaux.
Pour remédier à cette situation, il est essentiel de prendre des mesures appropriées à différents niveaux. Il peut s’agir d’encourager les médecins à rester dans le pays en améliorant les conditions de travail, en offrant des incitations financières et en créant des opportunités de carrière attrayantes.
De plus, l’expansion des facultés de médecine, l’amélioration de la qualité de la formation médicale et une répartition équitable des ressources médicales sur le territoire peuvent également contribuer à résoudre ce problème sur le long terme.
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