BILLET | Un chantier complexe, mais possible…
La refonte de l’administration est aujourd’hui plus que nécessaire et figure parmi les objectifs primordiaux de la Tunisie, sachant que c’est l’une des thématiques phares mises en évidence dans le nouveau programme des réformes du gouvernement. L’administration publique est à la croisée des chemins. Sa réforme s’impose en urgence car l’enjeu est de rendre cette administration plus efficace et en harmonie avec les grands défis économiques.
Depuis des années, l’administration tunisienne souffre de plusieurs maux qui reviennent de manière assez récurrente. Sa posture doit changer et s’adapter aux principes de proximité et de flexibilité. Le gouvernement, lui, plaide pour la mise en place d’un cadre organisationnel pour simplifier les procédures administratives et leur numérisation.
L’amélioration du rendement de l’administration requiert, outre des méthodes modernes de gestion et l’utilisation des nouvelles technologies, une administration publique forte de ses ressources humaines qualifiées et compétentes et d’une organisation efficace basée sur les principes de la bonne gouvernance.
Depuis toujours, faire bouger la question bureaucratique qui empêchait jusqu’ici l’émergence des méthodes managériales innovantes n’est pas un simple exercice. Preuve en est que la bureaucratie continue encore à être ce grain de sable qui grippe la machine économique et entrave les initiatives.
D’ailleurs, les acteurs économiques, les investisseurs entre autres, insistent depuis longtemps sur la levée des obstacles bureaucratiques qui entravent l’investissement et le fonctionnement de l’appareil économique.
Au-delà des faits de la conjoncture, la réforme de l’administration publique n’a jamais semblé aussi pressante. C’est un chantier complexe, mais possible, à condition qu’il soit à la hauteur des enjeux, loin d’une simple opération de replâtrage. L’Etat doit par-dessus tout faire sa mue numérique en accélérant la digitalisation des administrations afin d’instaurer les notions de transparence et faire face à la corruption. Or, sur ce chapitre, les avancées sont faibles, car les principales administrations économiques, dont les douanes, le commerce…etc, attendent encore de faire leur transformation numérique.
Aujourd’hui, même si le constat est amer, les solutions innovantes existent, et il est temps d’agir pour la sauvegarde et la reconstruction de l’administration publique, principal pilier des institutions de l’Etat et réhabiliter, par là même, la ressource humaine qualifiée comme facteur de stabilité, de garantie..
La définition et la mise en œuvre d’un projet novateur d’envergure et l’introduction de techniques modernes de management dans la gestion de l’administration publique adossée à une politique nouvelle de formation et de gouvernance constituent les véritables clés du changement à opérer en cette période de crise, notamment en matière de gouvernance et d’améliorations à apporter par des mesures et des actions prioritaires et opérationnelles en matière de management public.
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