BILLET | Souveraineté alimentaire : Le grand défi de la Tunisie
La sécurité alimentaire est plus que jamais un enjeu crucial pour tout le monde. Les dernières tensions géopolitiques mais également les changements climatiques ont poussé les Etats à approfondir les réflexions et prendre les mesures concrètes pour atteindre une souveraineté alimentaire. Celle-ci requiert que des politiques adéquates soient mises en œuvre de manière responsable, participative et inclusive. Il est important aujourd’hui de prendre en compte la conjoncture économique internationale dans l’atteinte de la souveraineté et sécurité alimentaires, sachant que la succession des crises, la sécheresse, la baisse des ressources hydriques, le conflit Russie-Ukraine ont révélé la nécessité d’une transformation du système alimentaire dans le monde et d’investir davantage dans la résilience. Le Président Kais Saïd a indiqué, lors de sa participation au Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires+2 au mois de juillet dernier à Rome, que la FAO est appelée à constituer un stock stratégique mondial des céréales auquel pourraient accéder les pays dans le besoin, soulignant que «la nourriture ne doit pas se transformer en une arme détruisant les peuples». A l’échelle nationale, la Tunisie a subi les perturbations et les fluctuations du marché à l’international. Elle considère le segment céréales comme une priorité nationale et un défi à relever quels qu’en soient les difficultés et les écueils. En effet, et afin de pallier la fragilité du secteur agricole, causée principalement par des années de sécheresse, il est primordial de procéder à la révision de la politique agricole avec un large intérêt pour la céréaliculture dont la consommation nationale dépend essentiellement de l’importation. Il s’agit aussi de veiller à l’augmentation des capacités de stockage du blé.
La Tunisie est l’un des pays les plus confrontés à ces défis liés à la défaillance des systèmes agroalimentaires. Selon des données publiées par l’Office des Céréales, la récolte céréalière a atteint, jusqu’au 10 juillet, 2,3 millions de quintaux, contre 6,7 millions de quintaux, la saison écoulée, soit une baisse d’environ 66%. De même, la Tunisie fait partie des pays présentant un taux de stress hydrique élevé durant les prochaines décennies. Au-delà des failles dans la chaîne des céréales au niveau mondial révélées par la guerre en Ukraine, il y a le constat sur l’état de l’agriculture nationale qui plaide pour une sérieuse refonte de sa politique. L’absence de vision du secteur a affaibli toutes les options pour le redynamiser. A tel point que l’on ne sait qui est réellement acteur et qui ne l’est pas et qui sont les véritables tenants du marché devenu volatil.
Malgré les difficultés, l’agriculture tunisienne ne manque pas d’atouts, compte tenu de la grande diversité agroécologique, du savoir-faire de nos agriculteurs et du grand potentiel de progrès en matière de productivité et de qualité. Les défis à relever actuellement pour atteindre la souveraineté et la sécurité alimentaire sont étroitement liés au stress hydrique, consécutif au changement climatique et de la sécheresse, en plus à la problématique des chaînes de distribution et du foncier.
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