Bilan énergétique en 2022 : Le déficit de la balance commerciale s’est creusé de 72%
Le déficit de la balance commerciale énergétique s’est accru en 2022 pour passer de près de 5,6 milliards de dinars en 2021 à plus de 9,6 milliards de dinars en 2022.
Le rapport mensuel sur la situation énergétique, récemment publié par l’Observatoire national de l’énergie et des mines, a révélé qu’en 2022, les ressources d’énergie primaire ont enregistré une baisse de 8% pour se situer à 4,7 mégatonnes équivalent pétrole (Mtep). Cette chute est principalement due à la diminution de la production nationale du pétrole brut. La demande d’énergie primaire a diminué de 2% au cours de l’année 2022, celle du gaz naturel de 4%, et ce, contrairement à la demande des produits pétroliers qui a enregistré une légère hausse de 0,4%. En comptabilisant la redevance, le déficit d’énergie primaire est passé de 4,6 Mtep ( en 2021) à 4,8 Mtep. Le taux d’indépendance énergétique s’est situé alors à 50% contre 53% en 2021.
Les importations des produits pétroliers affichent une hausse de 75%
S’agissant des échanges commerciaux, les exportations des produits énergétiques ont affiché une hausse en valeur de 59%, accompagnée d’une hausse de 67% des importations. Ce qui explique l’aggravation du déficit de la balance commerciale énergétique qui s’est creusé davantage en 2022, passant d’environ 5,6 milliards de dinars en 2021 à plus de 9,6 milliards en 2022, soit une augmentation de 72%. Les raisons de cet écart sont multiples : la hausse des importations, la dépréciation du dinar au cours de l’année 2022 ainsi que la flambée des prix du Brent. En effet, la dépréciation de la valeur du dinar tunisien face au dollar américain était de 11% entre 2021 et 2022, tandis que la hausse du cours moyen du Brent a atteint 43% sur cette même période. Quant aux importations des produits pétroliers, elles ont augmenté de 75% sur l’année 2022.
Une légère hausse de la demande nationale des produits pétroliers
La production nationale de pétrole brut s’est inscrite, en 2022, dans une tendance baissière (14%) par rapport à l’année précédente pour se situer à 1.656 kt. Cette baisse a touché la plupart des principaux champs, à savoir Halk el Manzel qui vient d’entrer en production en 2021 (-66%), Baraka (-60%), Adam (-23%), El Borma (-9%), Cherouq (-23%), Hasdrubal (-15%), M.L.D (-14%), El Hajeb/Guebiba (-8%), et Cercina (-11%). D’autres champs ont enregistré, par contre, une amélioration de production, à savoir Gherib (+66%), Franig/Bag/Tarfa (+10%) et Sidi Marzoug (+457%).
La moyenne journalière de la production de pétrole est passée de 40,7 mille barils par jour en 2021 à 35,4 mille barils par jour en 2022. Les ressources en gaz naturel (production nationale et forfait fiscal) ont atteint 2.872 kilotonnes d’équivalent pétrole (ktep) en 2022, enregistrant ainsi une baisse de 2%.
La demande nationale de produits pétroliers a légèrement augmenté de 0, 4% en 2022 pour se situer à 4.552 ktep, avec une structure inchangée. “ Cette hausse est due principalement aux mesures prises par le gouvernement en 2021 pour contenir la propagation de la pandémie du Covid-19”, explique le rapport. La consommation de carburants routiers, qui représentent 64% de la consommation totale des produits pétroliers, a affiché une quasi-stabilité en 2022, alors que la consommation de GPL a augmenté de 1% et celle de coke de pétrole a diminué de 13%. D’autre part, la demande en jet aviation est repartie à la hausse en 2022 (66% par rapport à la même période de l’année précédente), et ce, concomitamment avec la reprise du transport aérien après la période de récession.
La demande totale en gaz naturel a enregistré une baisse de 4% entre 2021 et 2022 pour se situer à 4.886 ktep.
La demande pour la production électrique a enregistré une diminution de 9%, celle pour la consommation finale a augmenté, par contre, de 8%. Selon le rapport de l’Observatoire, le secteur de la production électrique reste, de loin, le plus grand consommateur de gaz naturel (70% de la demande totale en 2022).
Les industriels restent les plus grands consommateurs d’électricité
Selon les données publiées par l’Observatoire, la production totale de l’électricité a baissé de 3% en 2022 pour se situer à 19.516 GWh (hors autoproduction consommée). Par contre, la production destinée au marché local a augmenté de 5%. Les achats d’électricité de l’Algérie ont couvert plus de 12% des besoins du marché local. Un nouveau record national a été enregistré, durant le mois de septembre 2022 (le 8 septembre 2022, la pointe a atteint 4.677 MW) dépassant ainsi celui d’août 2022 (4.657 MW). Le rapport note que c’est la première fois qu’une pointe annuelle est enregistrée au cours du mois de septembre. Avec 1,9%, la production d’électricité à partir des énergies renouvelables demeure très faible ( production des centrales uniquement). Les industriels restent les plus grands consommateurs d’électricité avec 60% de la demande des clients haute et moyenne tension en 2022. La majorité des secteurs ont affiché une hausse de vente, principalement le tourisme (+51%) et les industries du textile et de l’habillement (+6%). Les industries alimentaires et du tabac, mais aussi des matériaux de construction, ont cependant baissé, respectivement de 4 et 6%.
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