Sport

Au fait du jour | Pourquoi pas l’année de la relance des sports scolaires et universitaires ?

 

Les sports scolaires et universitaires… remonter le cours de l’histoire de ce secteur du sport national et raconter les années de gloire qu’il a vécues n’a rien d’un vague radotage.

En effet, rappeler que les rencontres se jouaient à guichets fermés en volley, basket et handball est un des souvenirs impérissables qui a marqué le sport national qui, à l’indépendance, y a trouvé un milieu tout prêt pour la prospection qui a permis l’émergence de la future élite du sport tunisien. Une élite qui avait l’insigne honneur de représenter la Tunisie nouvellement indépendante, tant au niveau maghrébin que méditerranéen, africain ou international.

C’est à partir de ce socle solide que nous avons donné en exemple, que l’on a procédé au lancement des différentes compétitions qui ont resserré les liens entre jeunes du Maghreb et qui ont été le gisement des futures valeurs qui ont marqué l’histoire du sport dans ces pays.

L’Ecole normale de formation des instituteurs, Sadiki, Alaoui, Lycée Technique, Khaznadar, les établissements de Sousse, du Kef, de Kairouan, de Sfax et de toutes les villes de l’intérieur ont contribué à la formation d’athlètes et de joueurs qui ont porté à bout de bras le sport tunisien. Mais pour éviter d’oublier les secteurs militaires et civils, la contribution de ces grands ensembles, il serait juste de se remémorer leur action spontanée pour constituer la base des activités sportives avec des éléments qui ont lutté dur pour pouvoir pratiquer leur sport favori ou qui servaient sous d’autres couleurs.

Qu’en est-il actuellement ?

Nous avons été témoins des pourparlers qui ont, sur ordre du Président de la République, réuni les ministres de la Jeunesse et des Sports, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et qui ont paraphé le protocole d’accord faisant de l’éducation physique et sportive à l’école, aux collèges et lycées, une matière obligatoire.

Une façon de conforter la pratique du sport qui a porté haut l’étendard national bien haut avec le riche réservoir de jeunes filles et garçons de qualité qui se bousculaient aux portillons des différentes sélections.

En 1965/66, feu Mondher Ben Ammar, ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque, épaulé par M. Foued Mebazâa, envoya en ex-Yougoslavie Abderrahman Ben Ezzedine pour un stage de formation de longue durée, qui lui a permis, à son retour en Tunisie, de faire démarrer dans les établissements scolaires qui acceptèrent d’accommoder leurs programmes horaires des «Ecoles de sport» dans toutes les disciplines sportives.

Tout était à la charge de l’Etat

Les premières 404 bâchées vendues en Tunisie furent acquises pour être affectées au service de ces «Ecoles». Après chaque séance, on remettait aux jeunes une collation pour leur permettre de récupérer.

Tout était à la charge de l’Etat : matériel, personnel d’encadrement, habillement et toute la logistique qui s’imposaient. Tous les jeunes formés ont choisi librement leurs futurs clubs. Des clubs qui ont été encouragés par l’expérience et qui lancèrent à leur tour des sections «Ecoles», puisées dans le milieu scolaire.

Ces «Ecoles de sport» nous donnèrent toutes les vedettes qui, en 1978, brillèrent de mille feux en Argentine. Il n’y avait pas de miracle.

Dans les autres disciplines sportives, que ce soit en sports individuels, en sports collectifs ou en sports de combat, la Tunisie a formé des éléments qui ont porté à bout de bras le sport national.

Remise en cause

Nous avons été surpris d’apprendre qu’en 2023, ces heures d’éducation physique et sportive ont été remises en cause par un bon nombre de directeurs d’écoles, de collèges et de lycées. Pour des questions d’emploi du temps, on a sacrifié tout simplement le sport.

Comment peut-on se permettre de le faire alors qu’il y a tout un département qui s’en occupe, qui en est responsable et qui est supposé être là pour le consolider et assurer sa pleine expansion ? Et on vient nous dire naïvement que plus de 84% des Tunisiens ne font pas du sport ! Face à ce constat, qu’a-t-on fait pour se rattraper ?

Qu’a-t-on fait pour empêcher cette catastrophe qui est en train d’annihiler des décades d’efforts ? Pour quelles raisons, dans ce cas, a-t-on créé les écoles supérieures qui forment les formateurs ? Où seront affectés ces futurs cadres dont des centaines sont au chômage, alors qu’ils sont désormais à la merci de personnes qui ne comprennent rien à l’éducation moderne basée sur un troisième milieu qui attire, captive, encadre et forme les futures générations ?

Espérons que l’on trouvera, au plus vite, la réponse entre les trois départements concernés pour mettre fin à cette démolition forcée d’un secteur important, vital, dans la vie de nos enfants.

Oublions le passé et engageons l’avenir

Pourrait-on prendre en ce début d’année scolaire, au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports, la décision de faire de cette saison une année de relance en prenant un certain nombre de dispositions. La fédération concernée a tout sous la main : les enseignants d’éducation physique et sportive sont pour ainsi dire sous ses ordres. Les établissements scolaires et universitaires sont également à disponibilité et il ne reste qu’à les inviter et à les informer que l’on souhaiterait relancer ce secteur. Une tentative de remettre sur circuit ce gigantesque gisement de valeurs, filles et garçons, où les clubs (donc le sport civil) sont en mesure de choisir ce dont ils ont besoin.

Il n’en demeure pas moins que tant que la nouvelle loi régissant le sport en Tunisie n’a pas été promulguée pour en savoir davantage sur ce qu’on veut faire du sport, agissons avec les moyens du bord.

C’est l’avenir

En effet, si la question nous était posée, nous serions pour un sport national basé sur l’école, les collèges et lycées et non pas sur le sport civil. Tel est le cas dans les pays qui dominent le sport dans le monde. Hafnaoui et Jaziri et avant eux Mellouli se sont préparés dans des universités américaines. C’est l’avenir.

Une relance, bien entendu, exige des moyens humains et financiers.

Pour l’encadrement et comme signalé plus haut, les enseignants sont aux ordres. Les moyens financiers, ils pourraient figurer dans le budget de l’année et l’ARP se fera sans doute un plaisir de l’appuyer étant donné qu’il intéresse nos enfants et notre sport national. Et puis, diriger les moyens financiers vers ce secteur vaut beaucoup mieux que de les servir à des clubs pseudo-professionnels où personne ne sait qui fait quoi. Cela n’ajoutera rien à leur détresse.

Les installations ? Il y en a assez et l’on pourra mettre à contribution des entreprises privées pour les remettre rapidement à niveau. Nos banques, assurances, sociétés et autres ne refuseront jamais d’apporter leur aide. Il faut savoir convaincre, négocier (leur offrir la possibilité de s’en servir le soir pour leurs activités sportives par exemple). Elles peuvent le faire dans le cadre de leurs programmes de promotion.

Reste l’essentiel : la conviction de vouloir arracher ce creuset du sport national à son marasme, à sa léthargie et le remettre en piste, de laquelle il est sorti, pour lui permettre de jouer le rôle qui est le sien. Un travail qui est du ressort du ministère des Sports et de la Fédération concernée.

A suivre !

L’article Au fait du jour | Pourquoi pas l’année de la relance des sports scolaires et universitaires ? est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.


lien sur site officiel

Source :

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page