ARP : Les députés dénoncent le coût exorbitant des frais bancaires
Lors d’une séance plénière tenue hier au Bardo, en présence de la ministre des Finances, Sihem Nemsia, consacrée à l’examen du projet de loi portant approbation de la convention de financement conclue entre la République tunisienne et un groupe de banques locales, les députés ont fait noter que les banques prélèvent des frais même sur les comptes bancaires inactifs.
Les députés de l’ARP ont fait valoir, hier, l’urgence d’arrêter l’augmentation des frais bancaires supportés par les citoyens. «Ces frais sont généralement appliqués à l’insu du client et font engranger aux banques des bénéfices importants».
Lors d’une séance plénière tenue, hier au Bardo, en présence de la ministre des Finances, Sihem Nemsia, consacrée à l’examen du projet de loi portant approbation de la convention de financement conclue entre la République tunisienne et un groupe de banques locales, les députés ont fait noter que les banques prélèvent des frais, même sur les comptes bancaires inactifs qui représentent entre 15 et 20% du nombre total des comptes bancaires. Les banques appliquent par ailleurs un taux d’intérêt aux alentours de 8% sur les crédits contractés par les citoyens, selon les interventions des élus.
Ils ont appelé le gouvernement à intervenir pour fixer les conditions et les tarifs des opérations bancaires pour défendre les intérêts des clients des banques.
Les parlementaires ont, dans le même contexte, attiré l’attention sur le fait que les banques se contentent aujourd’hui de prêter à l’Etat pour réaliser des bénéfices colossaux, au détriment de leur rôle national dans le financement de l’économie, soulignant que certaines banques font transférer ces bénéfices à l’extérieur du pays, par voies légales, ou «selon des méthodes dont la légalité reste à vérifier».
Ils ont considéré «qu’il est inconcevable de poursuivre le financement de l’Etat par les banques locales, financées à leur tour, par la Banque centrale de Tunisie, qui a été interdite par la loi de 2016 de contribuer au financement du budget de l’Etat», estimant que cette situation a contribué à la hausse de l’endettement intérieur en raison des intérêts appliqués par les banques. « Le principe d’indépendance de la Banque centrale de Tunisie cache une situation de colonisation interne et de mainmise des banques sur l’institut d’émission».
Les parlementaires ont souligné l’importance de réformer le statut de la BCT pour lui permettre de contribuer au financement de l’Etat et de l’économie nationale.
Des députés ont aussi appelé le gouvernement à trouver des solutions alternatives pour financer le budget de l’Etat, au lieu de recourir à l’endettement auprès des banques, et ce, en favorisant la production de phosphate et en encourageant les Tunisiens à l’étranger à ouvrir des comptes en devises en Tunisie.
Ils ont également appelé à alléger l’impôt sur les sociétés exportatrices et à prévoir une amnistie fiscale au profit des petits agriculteurs touchés par la pandémie du coronavirus.
Les députés ont, en outre, exhorté l’exécutif à garantir la stabilité financière et monétaire pour rétablir la confiance des investisseurs, à amender le code des changes et la loi sur l’investissement et à faciliter les procédures administratives relatives au recouvrement.
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