Aïcha Smida, spécialiste en phytothérapie à La Presse : «Les incitations gouvernementales favorisent l’essor des petites entreprises»

Aïcha Smida, spécialiste en phytothérapie, a lancé sa start-up pour se tailler une place dans le monde de la cosmétique naturelle. Selon elle, la majorité des ventes de produits cosmétiques naturels et biologiques ont connu une forte croissance dans le marché tunisien. Dans cette interview, elle nous parle de ses pas et de son expérience dans le secteur et nous livre sa vision quant à l’évolution de son projet.     

Quel est l’objectif de votre start-up ?

Ma start-up est spécialisée dans la distillation des huiles végétales à partir de plantes aromatiques et médicinales, utilisant ces dernières pour créer des cosmétiques naturels. Nous maîtrisons toute la chaîne de valeur, de l’approvisionnement en matière première à la recherche et au développement de formules adaptées. Actuellement, nous sommes hébergés par l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia). A l’Agence, nous sommes entourés par divers projets qui ont des besoins d’accompagnement variés. Nous bénéficions d’un support spécifique en fonction de nos besoins, notamment en gestion et comptabilité à mesure que notre projet évolue.

Les évolutions numériques ont bouleversé le monde d’aujourd’hui.Pensez-vous que ce secteur pourrait vous aider à développer votre activité ?

Les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel dans notre stratégie commerciale actuelle, avec des évolutions, telles que la possibilité de sponsoriser des produits sur Facebook. De plus, les cartes électroniques e-houwiya du ministère des Technologies de l’information et de la Communication ouvrent des perspectives pour développer davantage les ventes en ligne.

La crise du Covid-19 a favorisé le développement de services de vente en ligne et de livraison à domicile. Ces canaux de distribution sont devenus essentiels et pourraient être la norme à l’avenir.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors de vos débuts ?

Au départ, le manque d’information sur les procédures administratives et les pratiques commerciales était un défi majeur. De plus, la concurrence dans le domaine des cosmétiques est intense. Nous étions obligés de revoir notre façon de faire. Nous avons recouru à la personnalisation de nos produits, et ce, en plus de la systématisation de la production.

Nous avons démarré avec un capital propre pour l’achat de terrains, de machines d’extraction d’huile végétale et d’emballages. À l’avenir, nous prévoyons d’investir dans un site web pour les commandes en ligne, et des véhicules pour les livraisons.

Notre projet répond à une demande croissante de cosmétiques naturels et abordables en Tunisie. De plus, les incitations gouvernementales, comme le Startup Act, favorisent un environnement propice aux petites entreprises.

En 2023, nous prévoyons de nous lancer dans l’extraction d’huiles essentielles, de créer notre propre marque et de développer une vitrine électronique pour les transactions en ligne et la gestion des interactions avec les clients.

Je conseille aux jeunes de chercher un accompagnement continu et d’apprendre des entrepreneurs expérimentés, d’être persévérants malgré les défis initiaux et d’adapter constamment leurs stratégies commerciales aux évolutions continues du marché.

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