Ahmed Ounaies analyse les relations franco-africaines après le discours d'Emmanuel Macron : tensions, coopération et avenir

Ahmed Ounaies analyse les relations franco-africaines aprs le discours dEmmanuel Macron : tensions, coopration et avenir

L’ex-diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaies, est intervenu mercredi 8 janvier 2025 sur les ondes de Jawhara FM à propos de la relation entre la France et divers pays africains, suite au discours du président français, Emmanuel Macron, aux ambassadeurs français.

« La relation entre la France et divers pays africains a été une relation traditionnelle », a déclaré M. Ounaies. Il a également souligné que les hauts responsables des pays africains préfèrent dialoguer avec la France dans l’intérêt général de leurs nations, plutôt que d’accorder leur confiance uniquement aux dirigeants patriotes de leurs propres pays.

L’invité de l’émission Sbeh El Ward a également précisé : « Les hauts responsables des pays africains qui choisissent la coopération militaire avec la France, en réponse à des crises spécifiques, cherchent en réalité à mettre en œuvre un plan bien défini dès le départ ». Il a ajouté que la France n’entretenait des crises avec le continent africain qu’à cause de ses liens étroits avec certains dirigeants africains. Il a poursuivi : « Ce sont les responsables africains qui portent la responsabilité de cette crise ».

En réponse à une question de Hatem Ben Amara concernant les tensions diplomatiques franco-algériennes, l’ancien ministre des Affaires étrangères a d’abord expliqué : « L’Algérie dispose, tout comme la France, d’un plan pour l’Afrique », soulignant que l’Algérie considère sa stratégie africaine comme exemplaire et morale.

M. Ounaies a évoqué l’exemple d’Ibrahim Boubacar Keïta, ancien président du Mali, qui, après le coup d’État militaire qu’il a orchestré, a été confronté aux révoltes des groupes islamistes touaregs. Selon lui, Ibrahim Boubacar Keïta entretenait un lien stratégique et militaire avec l’Algérie, basé à Tamanrasset, en Algérie, mais a préféré solliciter l’intervention de la France dans le conflit plutôt que celle de l’Algérie.

« Il est vrai qu’à la suite de conflits supra-africains, de nouvelles puissances influentes émergent sur le continent », a expliqué Ahmed Ounaies. Il a également précisé que ces nouvelles puissances présentes sur la scène africaine cherchent les ressources dont elles ont besoin pour leur propre développement.

Concernant les relations entre la Tunisie et la France, il a déclaré : « Nous nous sommes distingués par une approche atypique sur le plan militaire ». Il a ajouté : « Les relations actuelles avec la France sont le résultat de l’instabilité des régimes africains ». Il a également noté qu’une nouvelle dynamique est en cours avec des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Tchad, qu’il a qualifiée de défavorable et douloureuse pour ces régimes.

« Le discours d’Emmanuel Macron devant les ambassadeurs français a introduit de nouveaux éléments », a conclu Ahmed Ounaies, en soulignant que les Français eux-mêmes envisagent la possibilité d’une évacuation militaire de l’Afrique.

H.K